Au secours des sans-abris de la vallee

Comment les associations de Haute-Savoie ont pu aider les personnes sans-abris pendant la crise sanitaire? Entretien avec des représentantes de l’Accueil Jules Ferry et du SIAO 74 porté par la Croix-Rouge.

Jeudi 11 et vendredi 12 mars, nous avons interviewé des bénévoles de l’association Accueil Jules Ferry de Sallanches et une éducatrice de rue de Bonneville, pour en savoir plus sur l’aide apportée aux personnes sans-abris du département, en pleine pandémie de Covid-19.

L’association Accueil Jules Ferry possède des locaux à  Sallanches, avec six lits pour faire de l’hébergement d’urgence. En temps normal, deux bénévoles animent le lieu de 17h à 20h, puis préparent les repas avec les personnes accueillies pour la nuit. Elles peuvent ainsi se reposer, se laver et se restaurer au chaud. Ce sont des personnes en errance, des jeunes sortis du foyer, des demandeurs d’asile parfois…Ils peuvent y dormir 14 nuits maximum. Une fois ce délai passé, ils doivent recontacter le 115 pour faire une nouvelle demande.

Pendant le Covid

Ce centre est ouvert normalement de novembre à avril. A cause de la pandémie de Covid-19, l’association s’est vu obligée de fermer, faute de pouvoir respecter le protocole sanitaire en vigueur. Une catastrophe pour l’association et les personnes à la rue.

Pour compenser, les bénévoles ont donc décidé de faire des maraudes dans Sallanches. Ecoutez Chantal Riggaz, présidente de l’association Jules Ferry, au micro de Célestine.

« On n’ a pas trouvé de local pour ouvrir cette année. Malheureusement pour cette saison 2020-2021, c’est foutu , déplore Chantal Riggaz. Le plus dur a été de ne pas pouvoir les accueillir, de savoir qu’ils sont dehors et qu’on ne peut rien pour eux, à part apporter une couverture. On était sans-abris aussi ».

Même écho du côté de Stella Grosso, 65 ans, impliquée dans le conseil d’administration de l’association et de la banque alimentaire. « On est dans une région privilégiée, ça fait mal au cœur de voir des personnes dehors », confie-t-elle.

PLUS DE MARAUDES

Le centre Jules Ferry est aussi en lien avec la Croix-Rouge. Chloé Mathieu est éducatrice de rue au sein de l’Unité Mobile d’Intervention Sociale du SIAO 74. Elle se déplace auprès des personnes sans domicile. « On fait environ 80 rencontres par semaine », détaille-t-elle. Le SIAO est là pour coordonner les acteurs sociaux en Haute-Savoie et reçoit les demandes d’hébergement et de logement, avec le 115.

La crise sanitaire, ses confinements et couvre-feu, ont modifié leur fonctionnement. « Avec le couvre-feu, les personnes se cachent plus », raconte Chloé Mathieu.

Interview en visioconférence avec Chloé Mathieu, éducatrice au sein de l’Unité Mobile d’Intervention Sociale du SIAO 74. 12 mars 2021. Crédit: Assomption Mont-Blanc.

« Au début du Covid, les maraudes se sont arrêté le temps de s’organiser. Les personnes étaient encore plus isolées. Les maraudes ont repris davantage ensuite, poursuit-elle. Avec la Croix-Rouge, on a ouvert des centres d’hébergement d’urgence, pour qu’ils aient un toit pendant le confinement. Mais on devait laisser des chambres libres dans certains hébergements au cas où il faille isoler un cas de Covid ».

Pour la suite, Chloé et son équipe veulent mettre en place des maraudes mixtes, c’est-à-dire avec des maraudes avec d’autres associations, pour aller voir davantage les familles et les mineurs à la rue.

Dans le milieu associatif, on s’inquiète pour l’hiver prochain. L’association Jules Ferry cherche un local plus adapté au contexte de pandémie….Et toujours plus de bénévoles.

Un article réalisé par Cheelah, Célestine, Rémi et François-Xavier (4e), au collège Assomption Mont-Blanc de Saint-Gervais-les-Bains.

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