« Le scenario noir, c’est si les stations de ski n’ouvrent pas à Noël »

Face à la crise du Covid, comment s’en sortent les entreprises de Haute-Savoie? Lors du deuxième confinement en novembre 2020, nous avons interviewé deux représentants des entreprises Rossignol et Transdev Mont-Blanc Bus.

Alors que l’incertitude pèse sur l’ouverture des stations de ski, le groupe Rossignol a bien voulu répondre à nos questions. Yann Laphin est directeur de la communication de l’entreprise. Le chiffre d’affaires du groupe Rossignol était de 370 millions d’euros en 2019. La baisse pourrait être de 20% d’ici mars 2021, à cause de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de COVID-19 depuis mars 2020.

« Au printemps, toutes les stations se sont arrêtées mi-mars au lieu de mi-avril, se rappelle Yann Laphin. « C’est presque 20% de l’activité qui s’est arrêtée dans les stations. Dès le premier confinement, on a dû fermer nos usines pour des raisons sanitaires et pour des raisons d’approvisionnement. Les matières premières n’arrivaient plus.  Il y a eu aussi la fermeture des magasins de sports. On vend entre -20 et -25% de produits selon les pays. C’est une baisse très importante», souligne-t-il.

L’entreprise Rossignol a dû créer une cellule de crise, faire des économies et passer des employés en télétravail et au chômage partiel.

Comme les magasins sont fermés, Rossignol a essayé de booster son e-commerce. « On a développé nos ventes sur internet. On a des progressions à deux chiffres. Les skis se vendent moins sur internet mais pour les vêtements, presque 30% sont vendus directement par nous sur internet ou dans 12 magasins de la marque en Europe »

Reste à savoir si les stations de ski vont pouvoir ouvrir cet hiver.  « Le scenario noir, c’est si les stations de ski n’ouvrent pas à Noël et qu’on ne vend pas de skis aux magasins de sports , qu’il n’y a pas de location», explique Yann Laphin. Dans le scenario noir, on prévoit aussi de reconduire des produits, pour que ceux qu’on a toujours en stock soient valables l’année prochaine. »

Seule différence avec le premier confinement : les usines n’ont pas fermé leurs portes. Mais la période est difficile. « C’est encore plus compliqué car c’est la saison haute normalement en novembre-décembre. Là, les clients ne peuvent pas acheter de vêtements de ski sauf sur internet. Et puis, il y a l’incertitude, on ne sait pas de quoi demain sera fait… », souffle-t-il.

Crédit photo: Rossignol

Plus de ski bus

David Daublain, lui, est directeur de deux sociétés de transport dont  Transdev Mont-Blanc Bus. Ses lignes tournent entre Chamonix et Cluses,  avec des activités de transports de voyageurs, de transports interurbains, mais aussi des activités de ski bus pour relier les stations.

Il a fallu jongler entre protection des salariés et garantir un transport minimum lors du premier confinement, entre le 17 mars et le 10 mai 2020.
« Face au Covid, on a eu des directives du ministère des transports pour maintenir notre activité», se remémore David Daublain.  « On doit aussi protéger nos conducteurs donc nos véhicules sont équipés d’une glace en polycarbonate au niveau du poste de conduite, pour qu’ils travaillent en toute sécurité ».

Il a fallu informer les passagers des consignes sanitaires et accentuer la désinfection des bus. « On a demandé à une équipe de désinfecter les véhicules et ils sont équipés avec une combinaison  pour se protéger. Ils utilisent des produits virucides sur les sièges ou barres par exemple », précise-t-il.  


« Notre activité touristique ne fonctionne plus, il n’y a plus de tour-opérateurs étrangers. On a des services qui ont été réduits, donc on a fait appel au chômage partiel pour certaines personnes»

Lors du premier confinement, l’activité a été réduite drastiquement. «  On était entre 20 et 30 % de la fréquentation. Aujourd’hui, dans le cadre du deuxième confinement et avec les écoles qui restent ouvertes et le maintien d’une activité professionnelle, on est à 70-80% de la fréquentation normale », raconte-t-il.

« Sur l’activité touristique occasionnelle, on a une baisse du chiffre d’affaire d’environ 80%.

On attend avec beaucoup d’interrogation la fin de l’année pour voir comment la saison 2020-2021 va s’organiser ».

Des propos recueillis par Alexandre et Lorenzo, en classe de 5e.

Crédit photo de Une: Rossignol

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