REPORTAGE «C’était comme si le monde autour de nous avait disparu», témoigne
une élève lors d’une randonnée à la montagne. «Nous avons oublié la pandémie.»
À l’arrivée, la première sensation que l’on ressent est un frisson face au massif du Mont-Blanc. On se sent tout petit en présence de ces montagnes aussi majestueuses que les émotions qu’elles provoquent. Les sommets étaient recouverts de neige et nous avons commencé à ressentir le froid après quelques minutes de marche.
Nous avions tous très faim, ce qui nous a permis de tenir bon pendant l’ascension. Le chemin était en montée, mais on ne sent pas vraiment la fatigue avant d’arriver au sommet, où la respiration devient plus lourde. Nous nous sommes de temps en temps arrêtés pour écouter les explications de nos accompagnateurs. Nous avons d’abord aperçu un petit animal brun qui grimpait, c’était un écureuil, un représentant de l’espèce que l’on trouve en Italie. Il était petit avec une très longue queue. En chemin, nous en avons rencontré d’autres. Dans la première partie de la randonnée, comme la température ne s’était pas encore complètement stabilisée, c’était un constant va-et-vient entre «enlève ta veste, remets ta veste».
Arrivés au sommet, nous avons été accueillis par le propriétaire du Refuge Bertone, Lorenzino Cosson, qui s’est avéré être le meilleur cuisinier de polenta de toute la Vallée d’Aoste. Au refuge, nous étions divisés entre ceux qui mangeaient de la polenta et ceux qui avaient apporté leur propre panier-repas. Et voilà que dans une grande casserole argentée arrive enfin notre récompense : la polenta ’concia’ avec du fromage. Elle était chaude et fondait dans la bouche, le fromage n’était pas lourd et la saucisse avait juste la bonne dose de sel.
Après le repas, nous nous sommes allongés sur l’herbe, peu importe si nous avons sali nos vêtements, à ce moment-là, nous nous sommes sentis libres pour la première fois en neuf mois, dans cette première année de lycée vécue en portant des masques et en respectant la distanciation sociale.
C’était comme si le monde autour de nous avait disparu, mais nous étions cependant conscients que, plus tard, à la maison, une soirée d’étude nous attendait pour préparer l’examen d’histoire du lendemain. Dans cette belle journée, les profs n’étaient plus des profs, mais des amis avec qui on pouvait plaisanter. Nous étions tous très heureux et, pendant un jour, nous avons oublié le fardeau de la pandémie.
ELEONORA classe 1ère
Lycée linguistique de Courmayeur