Carnets de Confinement de l’Ufficio Stampa

Lors du confinement dûe à la crise sanitaire, les élèves de l’Ufficio Stampa ont livré des témoignages sur leur quotidien. Une plongée dans l’univers des élèves du Lycée de Courmayeur. Le directeur du lycée a même participé à cet exercice rédactionnel.

ISABEAU

Lorsque la quarantaine a commencé, aucun de nous ne savait à quoi s’attendre : les émotions que nous vivions quotidiennement étaient la peur et un sentiment d’impuissance.

Depuis le début du confinement, cependant, j’ai essayé de profiter au maximum de mon temps, qui manquait toujours dans la vie quotidienne et frénétique d’avant. Entre l’étude et les engagements, toutefois, j’ai trouvé le temps de rester avec ma famille et j’ai découvert un très beau jeu de société, « rummy ». En réalité, je le connaissais déjà avant, mais je n’y avais jamais beaucoup joué.

Ensuite j’ai cuisiné, presque chaque jour, j’ai fait des gâteaux tous le temps! Je crois que je n’ai pas été la seule à se dédier à la cuisine et je suis sûre qu’à la fin de la quarantaine nous serons tous des chefs cuisiniers !

GIADA GINEVRA

Il y a déjà plus de deux mois que nous sommes forcés à l’isolement dans nos maisons, je pense que nous en avons tous marre de cette situation. La vie n’est plus comme avant et jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé, nous ne reprendrons pas nos réalités d’avant.

En effet, les leçons sont différentes : le contact avec les autres personne manque ; d’une part  les copains et de l’autre les professeurs.

Les cours de danse aussi ont changé : avec cette nouvelle modalité, il est beaucoup plus difficile de suivre les professeurs parce que il n’y a plus plusieurs enseignants qui expliquent en montrant ce qu’il faut faire; maintenant ils expliquent seulement oralement. En plus, le fait de ne pas parler avec mes compagnons dans les vestiaires avant et après les leçons est la chose qui me manque le plus.

Pendant cette période je prends mon temps en suivant les leçons du lycée et de l’école de danse, en étudiant, en faisant des « workout » et du stretching pour renforcer les muscles et pour me détendre, aussi en lisant des livres (pas seulement en italien, mais aussi dans d’ autres langues), en écoutant de la musique et en aidant mes parents avec les tâches ménagères.

Une anecdote assez drôle à raconter, c’est qu’au début de confinement ma mère avait commencé à nettoyer toute la maison et dans une pièce (où je suivais les cours de danse) elle avait passé sur le parquet beaucoup de cire ; conséquence : pendant deux mois je n’ai pas pu bouger, parce que c’était tellement glissant qu’on avait l’impression d’être sur une patinoire !

Franco

Le jour où j’ai connu le virus, j’ai été convoqué par l’Assesseur à l’instruction au Palais Régional avec les autres Chefs d’établissement. C’était une belle journée ensoleillée au début du mois de mars. Les écoles étaient ouvertes. En Chine le virus avait déjà confiné la population à la maison. Moi, je n’étais point préoccupé. Je suis entré dans la salle des réunions. Normalement on va toujours dans la salle la plus petite, mais ce jour-là, on nous a dit d’aller dans la grande salle des manifestations. Il y avait des concierges qui nous faisaient assoir assez loin l’un de l’autre, en sautant une file. Je trouvais ça ridicule.Normalement je m’assieds toujours à côté de Michele, le Directeur de l’Institut Agricole. Moi, toujours polémique et bavard, lui beaucoup plus tranquille, pensif et taciturne… On est parfait ensemble. Je m’assieds dans la même file, mais on doit laisser deux places entre nous. Je suis encore en train de rire, presque de me moquer de cette mise en scène bureaucratique.Un après l’autre, entrent le Président de la Région, le Chef de la Santé Publique, Le Chef de la Protection civile, l’Assesseur à la culture. L’ambiance devient tout de suite sérieuse. Ils nous parlent de morts en Lombardie, du risque du manque de places dans les hôpitaux, de la nécessité de fermer les écoles. J’ai plus envie de rire, je regarde Michele, trois places sur ma droite :  il est toujours sérieux, il semble ne pas avoir changé d’expression, mais je sais que nous ressentons la même chose. C’est comme ça, lors d’une belle journée de début mars que je l’ai connu, le virus.

JOHAN

En Vallée d’Aoste, la pandémie est arrivée…. Imaginez : une ado de 17 ans enfermée à la maison avec ses parents et 2 chiens : une prison!

Je n’ai jamais considéré ma maison aussi petite, mais je peux m’échapper dans mon jardin. Vivre toute la journée avec ma famille, c’est dur. Papa s’énerve beaucoup à cause du travail mais surtout à cause de la réclusion…. il n’a jamais été aussi attentionné avec les deux poilus, Perla et Calypso, contents des nombreuses promenades.

Maman, quant à elle, est heureuse de pouvoir se dédier à la cuisine ; conséquence, j’ai mangé des gourmandises à toutes les heures mais la balance n’est plus mon amie.

Heureusement, l’école m’occupe toute la matinée, comme ça, ils me laissent tranquille. L’après-midi, je fais mes devoirs et puis je me dédie à mon petit potager. On verra ma récolte. Maintenant, après le 18 mai, je peux aller voir mes amis mais avec les précautions à prendre.  J’espère que bientôt on pourra retourner à la vie normale.

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