“cette classe nous aide à mieux nous intégrer”

La classe externalisée de l’institut médico-éducatif  à Passy (Haute-Savoie) permet aux élèves qui ont un handicap de s’intégrer et de pouvoir suivre une scolarité normale et adaptée pour eux.

Brianna, 14 ans, et Jason, 15 ans, ne sont pas dans une classe comme les autres. Ils sont dans une classe externalisée.

Ces deux collégiens de l’institut médico-éducatif de Passy en Haute-Savoie ainsi que leurs éducateurs spécialisés Etienne Nonnez et Aurélie Carbonelle ont témoigné de la vie quotidienne dans cette classe externalisée. “On se sent très bien dans cette école, notre classe est super”, raconte d’emblée Jason, en visioconférence.

L’Institut Médico-Educatif (IME) est un établissement qui accueille des enfants porteurs de handicap. “La classe externalisée permet aux jeunes de l’IME de pouvoir être dans un établissement ordinaire et d’apprendre à leur niveau. C’est la seule classe dans le collège avec 11 élèves,” explique l’institutrice Aurélie.

C’est une obligation pour les établissements de mettre en place des classes externalisées depuis la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des chances des personnes en situation de handicap sur l’accessibilité.

Ainsi, la classe externalisée du collège de Varens a un système particulier parce qu’en plus d’apprendre à lire, écrire et compter à leur rythme, les élèves participent à des activités avec les autres collégiens : “Le foyer du collège, les courses de récréation et d’orientation, l’association sportive, le club journal, la chorale, l’escalade, le CDI ou un projet montagne avec le lycée de Combloux ”, énumère Brianna.

Tous ces supports favorisent l’inclusion scolaire, l’inclusion de chacun.

“Dans la classe, chacun apprend à son rythme. Il y a un programme spécifique pour chaque jeune accueilli parce que tous les niveaux sont différents et Aurélie adapte ses préparations et ses cours pour chacun”, poursuit l’autre éducateur Etienne.

Ils apprennent aussi à travers les jeux de société et les activités manuelles. “Être dans cette classe nous aide à mieux nous intégrer, à vivre et à jouer tous ensemble ainsi qu’à s’accepter les uns les autres”, nous informent les élèves.

Pour les éducateurs spécialisés, l’inclusion permet aux jeunes de pouvoir faire des activités avec les autres et de ne pas se sentir exclus. “Pour les jeunes, l’inclusion ça veut dire se mélanger”, explique Etienne.

Brianna a intégré la chorale et apprécie le sport et les jeux de société par exemple. “Je participe à l’association sportive où je fais de l’escalade et de la course à pied”, explique de son côté Jason. Ses activités préférées: le vélo et le football.

Il y a un internat dans le collège où les élèves de la classe externalisée peuvent rester. “Je reste à l’internat du lundi au mercredi et un jeudi sur deux”, précise Brianna. Pour elle, le fait de rester à l’internat lui permet d’apprendre beaucoup de choses qui lui servent en classe, lui aère la tête et la limite son temps passé devant les jeux vidéos et les écrans. “L’internat est vraiment adapté pour les élèves car ça leur permet de travailler sur leur autonomie. Ils utilisent dans leur vie quotidienne ce qu’ils apprennent à l’internat et en classe”, précise Étienne.

Avec l’intégration en classe externalisée, Etienne constate que dès la première semaine les jeunes sont déjà fiers d’être au collège. Fiers de pouvoir suivre un parcours comme les autres collégiens.

“On voit la progression dans les deux sens: pour les élèves de la classe externalisée qui s’adaptent et vivent une vie comme les autres. Et pour les collégiens qui acquièrent des connaissances sur les jeunes en situation de handicap, et apprennent à être bienveillants”, raconte Etienne. Par exemple, s’ils voient un jeune qui est en difficulté, ils ne l’ignorent pas, ils vont vers lui et lui tendent la main. “C’est pour les aider à progresser parce que pour tout le monde rencontre des difficultés un jour, tout le monde peut être en situation de handicap un jour, et donc il est important de s’entraider et d’être solidaire”, précise Etienne.

Lors du premier confinement dû à la pandémie de Covid-19, au printemps 2020, Brianna s’est bien occupée alors que Jason a trouvé que c’était difficile de rester tout le temps à la maison.

“On a appelé les jeunes et leurs familles au minimum deux fois par semaine pour  prendre des nouvelles et leur donner des activités à faire à la maison par mail et surtout les aider à planifier leurs journées pour leur donner des repères”, expliquent les éducateurs. “C’était nouveau pour eux de passer plusieurs semaines avec leurs parents, ce n’était pas simple. Il s’agissait d’aider les familles à s’organiser, à trouver des activités, à essayer de faire en sorte que le temps passe plus vite et de limiter les conflits afin que le confinement soit plus agréable”, explique Aurélie.

Le deuxième confinement s’est mieux passé pour Jason car il a pu aller à l’école. Le point négatif, c’est qu’ils ont pu faire moins de choses avec les autres collégiens. Etienne ajoute qu’il y a moins d’inclusion car on ne peut plus mixer les classes avec le protocole sanitaire. Le maintien de l’école a été une chance pour ce deuxième confinement.

Rubis et Isabelle, en classe de 5e au collège Assomption Mont-Blanc de Saint-Gervais-les-Bains.

Logo Parcours - Interreg