En plein confinement dû à la pandémie de Covid-19, quelques élèves de 5e au collège Assomption Mont-Blanc de Saint-Gervais-Les-Bains (Haute-Savoie) ont écrit leur carnet de confinement pour documenter cette période de crise sanitaire. Florilège.
- Carnet d’Ilhan
Aujourd’hui, nous sommes le mercredi 6 mai 2020. C’est le 52ème jour de confinement.
Il est 9h, je suis devant l’écran pour mon premier cours de la journée, en SVT. Cette situation me paraissait bizarre au tout début mais au bout d’un mois et demi de confinement, je me suis habitué. Ça fait du bien d’écouter et de voir mes professeurs, mes camarades de classe… même en visio.
Après 3 heures de cours, j’ai fini. Il est 12h et je donne un coup de main à mes parents pour préparer la table pour le déjeuner. Mercredi, c’est spécial pizza. En temps normal, c’est pizza surgelée car ma mère travaille mais là, on a le temps de tout préparer.
Il est 13h, je joue un peu au jeux vidéo. Puis, à 14h, je fais mes devoirs de la journée.
Il est 17h et je fais un gâteau avec ma mère.
Le handball me manque beaucoup.
- Carnet d’Inès
Samedi 9 mai, jour 55 du confinement.
9h35: Je me réveille à peine. D’habitude, je me réveille vers 8h. Mais hier, avec ma sœur on avait décidé de jouer à Mario Kart en ligne avec mon amie.
11h40: Ma mère part pour aller chercher des masques sur la place du village.
12h25: On sonne à la porte. C’est mon père qui revient des course. Il n’arrête pas de crier « surprise ! ». En fait, il est allé chercher un « McDo » à emporter, pour nous faire plaisir. On a attendu ma maman et on a tout mangé.
13h30: Je m’ennuie donc je décide de faire une vidéo sur Tik Tok.
14h54: Je viens de faire un peu de yoga, de ranger ma chambre et de préparer un planning pour la fête des mères de demain.
20h: Je regarde une série sur les agents secrets sur Netflix.
- Carnet de Lucie
Nous sommes lundi 11 mai.
Jour 57 du confinement, le dernier jour. Je pensais qu’il n’arriverait jamais mais, enfin, il est là.
Ce matin, je me suis réveillée et je me suis dit « libérée, délivrée ».
J’étais tellement excitée que je me suis réveillé à 7h30 du matin alors que j’aurais pu me réveiller à 8h, ou même à 8h30.
Je suis retournée en cours virtuels. En techno, nous allons travailler sur Gustave Eiffel. En cours de français, nous avons fait des exercices sur le conditionnel présent par visioconférence.
Puis, j’ai pu sortir. Je suis allée faire un tour au circuit Pumptrack [circuit pour les amateurs de skateboard, vélo ou roller à Saint-Gervais, NDLR]. C’était trop cool : il y avait des gens. Mais ils avaient tous des masques.
L’après-midi, nous sommes partis faire du shopping avec ma maman. Bien sûr, nous étions obligées de porter des masques mais j’étais contente de pouvoir me balader aussi loin, sans attestation. Nous avons fait plein de courses et nous avons acheté plein de trucs.
Au moment où j’écris, je suis rentrée chez moi. Vu qu’il pleuvait, nous avons fait un feu dans la cheminée. Puis, nous avons pris toutes nos attestations, tous les trucs du confinement qui ne nous servaient plus et nous les avons jetés dans le feu.
Nous avons invité les voisins à prendre l’apéritif. Juste les voisins parce que nous sommes limités à des regroupements de 10 personnes. C’était trop cool. Bien sûr, ça n’a pas duré des plombes. Juste une heure mais c’était génial. On a pu faire autre chose que parler du confinement. On a parlé de la « liberté » comme si c’était la fin de « la guerre », sauf que ce n’est pas la guerre.
Avant de me coucher, je me sentais trop bien. J’ai hyper envie de reprendre une vie normale, de pouvoir retourner au collège le 18 mai, alors que, dans une autre contexte, je n’aurais pas du tout eu envie d’aller au collège. Les cours à distance sont horribles, c’est impossible quand tu ne comprends pas quelque chose.
Ils ont de la chance les primaires: ils peuvent rentrer avant, le 12 mai. Ma soeur est dégoûtée, elle est en troisième et le collège n’a toujours pas dit si les troisièmes pouvaient rentrer.
Les professeurs nous ont expliqué exactement comment ça allait se passer. Bon, ça ne sera pas comme avant mais ça sera quand même cool de revoir des personnes.
Lucie
- Carnet d’Héloïse
Ce matin, le programme de la visioconférence, c’est une heure d’espagnol suivi d’une heure de maths et d’une heure d’histoire. La première heure s’est super bien passée malgré quelques problèmes de connexion. Lors du second cours, nous avons eu une évaluation sur la proportionnalité sous forme de QCM. La dernière heure, nous avons évoqué les cathédrales du Moyen-Age lors de la période gothique.
L’après midi, j’ai fait mes devoir jusqu’à 14h30 puis je suis allée regarder un documentaire animalier en replay, sur les fonds marins et les animaux insolites. Puis, j’ai fait des loisirs créatifs tels que le dessin, la peinture et la couture
Après le goûter, je suis allée faire des circuit training, des exercices que j’ai l’habitude de faire car je suis en club de ski de fond. Ensuite, j’ai rejoint Lily, ma voisine avec qui je suis allée faire un footing pendant 1h30. Nous étions contentes car nous avons pu enfin dépasser le kilométrage restreint de la semaine dernière.
Héloïse
- Carnet de Marylou
A Saint-Gervais-Les-Bains, le 11 mai, premier jour du déconfinement.
8h00: Les voitures défilent dehors comme si la vie avait déjà repris son cours. Comme chaque matin, je me prépare pour aller en cours. La nuit a été dure. Encore une insomnie. Cela me met même en colère de ne pas dormir.
8h55: Je monte dans ma chambre et je prépare mes cahiers pour 9h. Aujourd’hui, on a cours de techno, français, anglais et de pastorale.
12h00: les cours sont finis et je vais manger.
15h15: je sors de chez moi (enfin !). Direction l’opticien car ma soeur a cassé ses lunettes pendant le confinement.
16h30: Nous faisons un tour à la librairie et là, je vois de la lumière : ce livre est fait pour moi, il m’appelle. Le titre est « Royale (malgré moi ) », de Rachel Hawkins. Évidemment, je l’ai acheté car j’ai déjà lu tous mes livres. Deux mois sans acheter de livres, je ne pouvais plus tenir.
Marylou.
N.B. : Cet travail a été finalisé dans des circonstances particulières, à distance, en raison de l’épidémie de Covid-19.