En mars 2022, la classe 6èmeD du Collège de Verney de Sallanches a interviewé Georges Morand, maire de la ville, sur le thème « Sallanches d’hier à demain ».
Il fait beau et chaud en ce jour d’avril. Sur la façade de la mairie de Sallanches, on peut voir la devise de la France: Liberté Égalité Fraternité, ainsi que la date du dernier incendie et de sa reconstruction, en 1844, écrite en lettres de pierre. Les drapeaux de la France et de l’Union européenne flottent dans les airs, le drapeau de l’Ukraine y est aussi pour rendre hommage à ce pays en guerre. Pour monter dans la salle du conseil, il faut emprunter un grand escalier en pierre avec un tapis rouge qui mène à la salle des tableaux décorée avec des banquettes rouges et d’anciens meubles en bois. Le maire Georges Morand nous installe dans les fauteuils très moelleux et confortables de la grande table du conseil, avec des micros pour chaque place. Pendant une demi-heure, il discute avec nous. Ensuite, place à l’interview.
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir maire?
Georges Morand: Ce qui m’a poussé à être maire, c’est le développement de Sallanches. J’avais envie de faire des choses pour ma commune, pour vous qui habitez aujourd’hui dans cette belle ville.
Combien avez-vous d’employés?
La commune a environ 370 employés à l’année, plus les gens qu’on embauche en été, on arrive à 400 personnes qui travaillent pour la ville de Sallanches. C’est une belle PME.
Aimez-vous votre fonction? Est-ce compliqué d’être maire?
J’aime ma fonction, autrement je ne la ferais pas. J’aime rendre service. Les gens qui ne savent pas à qui s’adresser, bien souvent, viennent voir le maire pour des questions qui ne sont même pas du ressort de la mairie. Ils ont besoin de quelqu’un qui les accueille et les écoute. Dans une société où on passe de plus en plus de temps sur un écran, ils veulent voir quelqu’un pour discuter. Mais c’est souvent compliqué, parce qu’on nous demande beaucoup de choses, qui sont de l’ordre des problèmes du quotidien. C’est donc une charge compliquée à gérer, mais c’est quelque chose d’enthousiasmant.
Quel était votre ressenti quand vous avez été élu maire pour la première fois en 2001?
Je ne m’y attendais pas, la surprise était énorme. Tout d’un coup, on me mettait dans une arène, j’allais être le maire de la ville, et c’était légèrement angoissant. La première idée, c’était bien entendu: je suis content. Ensuite, je me suis dit: maintenant que tu y es, tu as intérêt à être bon.
Justement, quel a été votre meilleur investissement pour améliorer la ville?
Sans aucun doute, la sortie d’autoroute à Sallanches et sa gratuité. Aujourd’hui, tu prends l’autoroute à Sallanches, tu montes à Chamonix et tu ne paies pas, tu redescends, tu sors à Sallanches et tu ne paies toujours pas. Ça, c’est ma plus grosse victoire.
Comptez-vous vous représenter en 2027?
Sûrement pas! Il y a un moment où il faut dire «stop». J’ai fait mon temps à la mairie et aussi comme conseiller départemental, parce qu’il ne faut pas oublier que j’ai aussi cette fonction. J’espère qu’il y aura plein de jeunes qui viendront me remplacer et, si je peux les aider, je les aiderai avec plaisir.
Est-ce que Sallanches est plutôt une ville économique ou une ville écologique?
Les deux. La ville économique est celle des industriels, des artisans, des commerçants. Il y a une vraie économie à Sallanches, c’est une belle ville qui avance. Elle est aussi une ville écologique, mais elle a encore des chose à gagner comme dans toutes les villes, car l’écologie se gagne tous les jours. Et dans l’économie, il y a des usines aujourd’hui qui ont dû se mettre à l’écologie. En fait, on ne peut pas opposer les deux choses, il faut que la ville existe économiquement et écologiquement. C’est le meilleur mariage pour Sallanches, et un mariage, ça se fait à deux.
À l’avenir, que faut-il améliorer à Sallanches?
Il faut continuer à développer la mobilité douce, c’est a dire les pistes cyclables, les emplacements pour les piétons et surtout faire un bel espace vert aux Îlettes puis continuer à travailler pour que le cœur de la ville soit agréable pour les gens qui y vivent.
Quel est votre endroit préféré dans Sallanches?
Mon endroit préféré, c’est le coteau de Saint Roch, ou celui de Saint- Martin. Quand tu es assis dans l’herbe, au milieu de la verdure, tu te dis qu’on a de la chance de vivre dans cette environnement tellement beau, une chance inespérée d’être au pays du Mont-Blanc dans un cadre qu’on ne voudrait changer pour rien au monde.
Avez-vous des regrets?
Des regrets, on en a toujours. C’est à dire qu’on a toujours voulu que certaines choses se fassent plus vite ou se fassent parfois différemment. Mais dans l’ensemble, ce que j’ai dit je l’ai toujours fait. Tout ce que j’ai promis, je l’ai tenu.
Propos recueillis par Maëline, avec la collaboration d’Emmie (opératrice audio),
le texte introductif a été réalisé par Louise et Agathe
(elles ont également effectué la retranscription de l’entretien audio),
élèves de la classe 6èmeD du Collège du Verney de Sallanches / Avril 2022