Pour sortir de la société du « tout-jetable », une loi interdit les couverts en plastique depuis le 1er janvier 2020. Reportage à Saint-Gervais-Les-Bains, en Haute-Savoie.
Depuis le début de l’année, la diffusion de pailles et de couverts en plastique ou de cotons-tiges est interdite en France. Après les sacs plastiques jetables en 2017, tous les magasins doivent désormais écouler leurs stocks de ces produits à usage unique. Cela est une obligation depuis un décret publié fin décembre au Journal officiel, sur l’abandon de ces produits plastiques. « Les pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre jetables, plateaux-repas, pots à glace, saladiers, boîtes et bâtonnets mélangeurs pour boissons frappés d’une interdiction de mise à disposition, à compter du 1er janvier 2020 », peut-on lire.
Plusieurs lieux de restauration ont évolué avant le 1er janvier. François-Xavier Sire, exploitant d’un bar branché à la station de Saint-Gervais-Les-Bains, n’a pas attendu la nouvelle année pour changer ses pailles. Sur le bar trônent des pots remplis de pailles en bambou ou en acier brillant, depuis avril dernier.
Derrière le comptoir, les serveurs se préparent à accueillir les premiers clients à la sortie des pistes. François-Xavier Sire nous accorde quelques minutes. « J’ai eu une opportunité lors d’un voyage en Indonésie, à Bali et je les ai ramenées tout de suite », raconte-t-il. « J’ai trouvé l’idée super, à là fois dans le concept bambou et métal, et puis par rapport au problème de pollution, de durabilité et de recyclage » .
Il nous parle aussi des différentes pailles alternatives : «Il faut savoir qu’il existe d’autres produits qui on été mis sur le marché pour s’adapter à la loi, notamment des pailles en carton mais que j’ai pas adoptées parce qu’elle ont un coût, c ‘est du jetable et elles laissent un goût franc dans la bouche ».
Et enfin, il y a les couverts. « Je suis également passé aux couverts en bois pour remplacer les couverts en plastique qui accompagnent les plats que je propose à emporter comme les pâtes, les croque-messieurs ou les hamburgers avec du papier recyclé .»
Reste à savoir si cela est économique. Pour le moment, il est difficile de faire le bilan. « Il y a de la perte, il y en a qui les garde donc on est obligé de les renouveler », modère-t-il. Aujourd’hui, il envisage de mettre ces pailles alternatives à la demande du client seulement.
L’objectif de cette loi est d’atteindre une politique « zéro plastique ». En 2040, on devrait voir des alternatives aux tubes de dentifrice, bidons de lessive ou aux pots de yaourts.
Au Sénat, on estimait qu’environ 1 500 à 2 000 emploi seraient menacés à cause de cette interdiction. Pour rappel, une sanction est prévue par le Code de l’environnement pour non respect de la loi, jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.
Un sujet réalisé le 18 février par Inès, Ilhan et Marine, en classe de 5e au collège Assomption Mont-Blanc de Saint-Gervais-Les-Bains.
N.B. : Le sujet de ces élèves a été finalisé dans des circonstances particulières, à distance, en raison de l’épidémie de Covid-19.