Mer de glace : un « géant magique » en sursis

Alors que le glacier emblématique des Alpes a déjà perdu un tiers de sa surface depuis 1850, il est encore temps d’agir pour lutter contre la fonte qui le frappe, comme l’explique le glaciologue Jean-Baptiste Bosson.

 « Depuis 150 ans, le réchauffement climatique a déjà fait reculer le front du glacier de trois kilomètres ». Depuis des années, le glaciologue Jean-Baptiste Bosson constate les dégâts de la fonte qui frappe la Mer de glace, à côté de Chamonix. Engagé dans la protection de la nature, ce scientifique connaît le fonctionnement des glaciers sur le bout des doigts : « un glacier finalement c’est un fleuve de neige et de glace qui s’écoule ».

Oui mais voilà, le fleuve de glace a tendance à se réduire année après année, comme le montrent les sondages, appelés « bilans de masse », qu’il réalise en se rendant directement sur le glacier. « La mer de glace a déjà perdu presque 30% de sa masse depuis 1850. Encore 20% vont disparaître quoi qu’il arrive dans les prochaines décennies », prévient Jean-Baptiste Bosson.

Mais le réchauffement climatique n’est pas la seule menace. Les glaciers sont aussi attaqués par le dépôt des particules rendent le glacier sombre, donc attire la chaleur ce qui va accélérer la processus de la fonte. « Les glacier sont un peu comme des immenses miroirs quand la neige est bien blanche Par contre, dès que vous ajoutez un peu de pollution atmosphérique, donc du carbone, par exemple des pots d’échappements de voitures ou de la suie émise par des entreprises qui polluent, cela produit des microparticules de couleur sombre qui vont se déposer sur les glaciers », explique Jean-Baptiste Bosson.

Des solutions insuffisantes

Pour l’instant trois actions ont été menées : interdire les constructions humaines sur le glacier, ensuite des bâches ont été installées, mais ce n’est pas la meilleure des solutions. La dernières action repose sur des campagnes de ramassage des déchets, les alpinistes laissant plein de déchets derrière eux. Malheureusement ça permet de limiter la fonte mais ce n’est pas  suffisant.

La fonte du glacier s’accélère. Il pourrait quasiment disparaître d’ici à 2100. La disparition de la Mer de glace serait catastrophique, car c’est un patrimoine emblématique  du monde alpin. « Il faut arrêter de faire n’importe quoi sur ces géants magiques », réclame Jean-Baptiste Bosson.

 Farah, Elias et Naïma (5e7)

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