Dans l’Allier, 24 heures dans la vie d’un animateur radio

Kevin est un jeune journaliste tout juste sorti de la licence journalisme de proximité de Vichy. Il travaille pour Radio Coquelicot, une radio associative locale, basée à Ébreuil à 20 kilomètres de Vichy. Difficile de résumer cette radio quand on lui demande de le faire. Il termine quand même par dire « on veut toucher l’Allier ».

Ce jeudi, à peine un pas dans le studio et Kevin s’attelle à la préparation d’ une émission avec deux bénévoles, « L’Allier de l’info ». « Une émission de bande, réduite certes, mais de bande quand même » dit-il. Celle-ci s’articule autour de quatre passages : les coups de cœur des chroniqueurs, un débat, un reportage local et un jeu. Cette semaine, Kevin doit s’occuper du reportage et donner son coup de cœur du moment. Pas de temps à perdre, l’enregistrement se fait dans l’après-midi.

« On va commencer par ce que j’ai aimé dans l’actu cette semaine » affirme-t-il. Il a déjà une idée en tête depuis le début de la semaine. Le jeune Montluçonnais souhaite parler de « l’histoire du diamant dans la galette » par une association clermontoise. Il ne veut pas se livrer plus sur cette histoire et me demande gentiment « d’écouter sa chronique pour mieux comprendre ». On attire l’audience comme on peut. Après avoir rédigé sa chronique, il doit s’atteler au reportage. Celui-ci doit durer sept à neuf minutes. En tant qu’expert radio, il me dit que l’idéal est de prendre une vingtaine de minutes de son.

En ce début d’année pourquoi ne pas commencer par un marronnier, à savoir : les résolutions. « Ouais je sais, tous les ans, c’est la même chose, mais si j’apporte un angle original et différent ça change tout, dit-il avec détresse. De toute façon il faut le faire ce reportage. » Il décide de l’orienter sur l’hygiène de vie : la santé, le sport, les régimes, etc…

Kévin se précipite sur son portable et appelle le premier médecin nutritionniste qu’il trouve sur Vichy, puis un deuxième, un troisième… Que des réponses négatives. Trop occupés ? Sûrement. Dans ce cas, il cherche quelqu’un à contacter sans rendez-vous. Jean-Yves Démol est pharmacien à Vichy et a bien accepté de répondre à ses questions. Il s’attaque ensuite à la partie qu’il déteste le plus : le micro-trottoir. « Souvent, les gens n’ont pas le temps ou pas l’envie. Ils nous regardent comme si on allait les agresser » déclare-t-il, fataliste. Avant de passer au montage de son reportage, il interroge Clément Giraud, un coach sportif qui donne des conseils aux auditeurs.

« Je suis derrière le micro, c’est mon moment préféré »

Pause sandwich pour Kévin qui enchaîne sur le montage de son reportage, autrement dit, ce qu’il aime le moins : « C’est le plus long et le moins passionnant je trouve. Même si c’est appréciable de monter un document sonore de huit à neuf minutes, ça prend vraiment beaucoup de temps ». Pour lui, il faut imaginer son reportage avant de le réaliser afin d’éviter de perdre du temps durant le montage.

En début d’après-midi, il donne rendez-vous au studio aux deux bénévoles qui feront l’émission avec lui. « Là tu vois, je suis derrière le micro, c’est mon moment préféré. En plus, je vais découvrir ce que les autres ont fait. » Fin de l’enregistrement : le jeu qui devait durer huit à dix minutes n’a duré que quatre minutes « Comme dans toutes nos émissions, on a pris du retard, on parle toujours trop à la radio ».

Suite à l’émission, Kevin et ses deux comparses doivent se rendre à Bellenaves, une petite ville à côté de Vichy pour le projet « Micro des ailes ». C’est un rassemblement de journalistes d’étudiants et de collégiens qui consiste à monter un projet multimédia en faisant découvrir aux jeunes le métier et les bases du journalisme. « Aujourd’hui, les élèves vont se familiariser avec un enregistreur ». Kevin s’occupe de trois collégiens. Durant une heure, il organise des jeux autour du Zoom enregistreur. Les jeunes peuvent alors se familiariser avec l’un des outils préféré des journalistes.

Fin de l’activité. Kevin rentre chez lui fatigué, mais satisfait d’avoir accompli son travail. « La radio c’est devenu une passion. C’est usant car j’essaie de faire au mieux mon travail, je ne supporte pas présenter quelque chose qui ne me ressemble pas. Mais j’aime vraiment ce que je fais, ce n’est pas donné à tout le monde. »

Rémi Simonet