Un reportage de Luca Luche, envoyé spécial à Chamonix
La gestion des déchets à Chamonix suit un processus déjà très efficace, mais est-il possible de tout recycler ?
C’est le début de matinée à Chamonix. Sur les hauteurs, le soleil se lève sur les hauts glaciers . Des touristes, chaussures de ski au pied et ski sur l’épaule, rejoignent la station de départ de l’aiguille du Midi, point d’accès la Mer de Glace, le plus long glacier d’Europe. Dans les rues piétonnes du centre-ville, les agents d’entretien de la ville sont déjà à pied d’œuvre pour ramasser les déchets de la station touristique, réputée mondialement pour la beauté du paysage et l’alpinisme. La ville de Chamonix compte environ 13 000 habitants mais, en tant que station touristique, elle atteint des sommets de 100 000 habitants pendant les mois d’hiver, ce qui produit une quantité de déchets bien supérieure à la normale. Pour surmonter ce problème, la municipalité dans les périodes de plus grande affluence augmente la fréquence à laquelle les centres de collecte sont vidés. Par conséquent, si, dans les périodes de faible participation, la collecte a lieu de 2 à 3 fois par semaine. Au plus fort de l’afflux touristique, la collecte s’effectue même sept jours par semaine.
La municipalité de Chamonix a pour objectif de réduire de 50% les déchets incinérables et de recycler 65% des déchets collectés d’ici 2025.
Selon Marco Riviera, responsable de la collecte des déchets de la communauté de communes rassemblant Chamonix, Les Houches, Vallorcine et Servoz, la première étape a déjà été franchie : « Dans la communauté de communes, 160 000 points de collecte des ordures ont été créés, dans lesquels tous les déchets des citoyens sont triés dans trois bacs différents. Un pour les déchets organiques, un pour le plastique, le papier et l’aluminium et le dernier pour le verre uniquement. Tous les déchets organiques produits sont traités dans une plateforme de compostage et transformés en compost qui est distribué gratuitement aux citoyens de la municipalité. »
En ce qui concerne les déchets plastiques, nous devons faire une grande distinction: il existe effectivement des déchets de plastique pouvant être recyclés sans problème, mais il en existe d’autres, par exemple des sacs en plastique pour lesquels aucune solution n’a encore été trouvée. Les déchets non recyclables sont ensuite brûlés dans des structures équipées de filtres réduisant au minimum les émissions nocives produites par la combustion du plastique. Cependant, un projet en cours vise à créer des usines dans les années à venir afin de donner une nouvelle vie au plastique qui est aujourd’hui impossible à recycler. Il existe également un traitement dédié aux derniers déchets, à savoir ceux qui sont arrivés en fin de cycle et qui ne peuvent plus être valorisés. Ils sont divisés en 3 classes : celle des derniers déchets dangereux produits par les industries qui est isolée afin de ne pas endommager l’environnement, celle des déchets non dangereux directement enfouis et celle des déchets inertes comme la pierre ou la terre.