Comment les lycées s’engagent contre le gaspillage ?

    « Halte au gaspillage ! » L’expression est à la mode. Mais qui agit réellement contre ce fléau, alors que 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées en France chaque année ? Certains établissements publics français prennent des engagements qui vont dans ce sens. Reportage au lycée Vincent d’Indy de Privas (07), engagé en faveur du développement durable et depuis 2016 dans le cadre du label éco responsable.

A jeter!

 

Il est 13 heures au lycée Vincent d’Indy de Privas : dans la grande salle du réfectoire, les élèves viennent de terminer leur repas. Un par un, ils posent leur plateau repas sur un long rail et trient tout leur contenu. Les couverts dans des bacs à vaisselle, les verres sur de grands plateaux…  Le pain est jeté dans un grand bac en plastique noir : il sera mis à disposition des personnels pour nourrir leurs animaux.

Un élève qui jette du pain
Label écoresponsable

Au lycée Vincent d’Indy, on tente de lutter contre le gaspillage. Depuis la mise en place, en 2016, du label écoresponsable-volonté de mettre en place une politique écologique dans un établissement scolaire- l’engagement est d’autant plus important. Les membres de l’administration du lycée ont une opinion similaire face à cette question: la lutte contre le gaspillage est primordiale dans les établissements publics, pour entrer dans une démarche respectueuse de l’environnement.

 

    La quantité de nourriture gaspillée est elle importante ? Nous avons donné la parole à Jean-Louis Florès.

Et qu’en est-il du label écoresponsable ? Quel est son impact sur le gaspillage ?

L’établissement est clairement engagé : beaucoup de choses ont été mises en place. Nous avons rencontré Anahita Bianquis, proviseure du lycée, Sandrine Banchet-Fraysse, secrétaire de direction et Jean-Louis Flores, responsable de cuisine, le mardi 23 janvier pour échanger sur la question du gaspillage alimentaire dans l’enceinte du lycée.

De gauche à droite, Anahita Bianquis et                 Sandrine Banchet-Fraysse

    D’après Anahita Bianquis, proviseure du lycée, le label a permis d’élargir de nouvelles perspectives qui ne touchent pas que le gaspillage alimentaire. Au niveau de l’entretien, l’établissement fait par exemple le choix d’utiliser des produits moins nocifs pour l’environnement et de limiter la consommation d’eau. La proviseure du lycée appuie l’idée que la restauration collective reste complexe et qu’il faut trouver un juste milieu entre les normes d’hygiènes et la lutte contre le gaspillage alimentaire. « On sert 100 000 repas à l’année, c’est très compliqué d’approvisionner » renchérit Sandrine Banchet-Fraysse, secrétaire de direction. De plus, la production de produits issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement est beaucoup plus complexe à grande échelle.

Les cuisiniers eux-mêmes agissent pour limiter le gaspillage.

Jean-Louis Florès

De leur coté, les élèves participent à cette action. « Certains élèves ont une conscience très aigüe, […] ils nous surprennent et nous boostent.  » ajoute Anahita Bianquis. En revanche, d’autres « restent des enfants dans le sens où même si on donne une consigne par exemple pour la cantine où il faut trier le pain, il a fallu du temps pour que tout le monde s’y plie ». Il faut les accompagner, « le but de ce projet n’est pas d’être dans un discours moralisateur mais bien de réfléchir tous ensemble », soutient la proviseure.

Mais le lycée Vincent d’Indy souhaite continuer cet engagement dans le futur et est prêt à investir.

Toute la communauté éducative est donc impliquée et la lutte contre le gaspillage alimentaire s’inscrit dans une démarche environnementale beaucoup plus globale.