Combattre la grossophobie

Malgré l’égalité prônée dans notre société, les personnes en surpoids sont discriminées et désavantagées. La grossophobie commence à être dénoncée en France.

 

Fin 2017, la mairie de Paris a décidé d’organiser des évènements pour lutter contre la grossophobie, ou contre le racisme anti-gros. Depuis des mois, le débat sur la grossophobie a pris une ampleur inégalée en France.

Pour comprendre la stigmatisation des personnes obèses, nous avons décider d’appeler des assurances. Avec une question simple: est-ce qu’une personne obèse a les mêmes chances qu’une personne mince d’obtenir un prêt en vue de l’achat d’un bien immobilier ? Pour cela, nous avons interrogé plusieurs assurances, mais seulement quelques-unes d’entre elles ont bien voulu répondre à nos questions.

Parmi les trois assurances qui nous ont répondu, la première assurance nous a assuré que le poids n’était pas un facteur décisif pour l’achat d’un bien. En revanche, la seconde a reconnu demander l’Indice de Masse Corporelle en expliquant que « les personnes en surpoids ont un risque de mortalité plus important que les autres ». Selon ses déclarations, cette assurance n’accepte donc pas les personnes en surpoids. La troisième a botté en touche en disant ne pas faire attention au poids car  toutes les personnes ont un risque de mort certaine.

 

« On ne naît pas grosse »

Gabrielle Deydier, auteure de l’ouvrage, On ne naît pas grosse publié chez Goutte d’or

Nous avons eu l’occasion d’interviewer l’auteure du livre « On ne naît pas grosse », Gabrielle Deydier, paru aux éditions La Goutte d’Or, en 2017.  Très médiatisée, la romancière a reçu régulièrement des messages de personnes obèses témoignant qu’elles étaient confrontées à une hausse des prix ou un refus de prêts de la part des assurances.

Dans son ouvrage, Gabrielle Deydier développe d’autres types de violences de la société pour les personnes obèses qui ont beaucoup plus de difficultés à s’intégrer dans le monde professionnel notamment. En France, 6,5 millions de personnes sont considérées comme obèses. L’augmentation de l’obésité est observée dans toutes les tranches d’âge de la population même si celle-ci semble plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%). Mais avec le même niveau de compétence les femmes obèses obtiennent moins d’emploi que celle qui ne le sont pas. Les femmes en surpoids, sont donc désavantagées dans la société française. En revanche, il n’y a pas de différence de salaire entre les hommes et femmes obèses et non obèses.

Lorsqu’elle était étudiante, Gabrielle Deydier a été confronté à de nombreuses difficultés pour trouver un stage : elle a envoyé plus de 300 curriculum vitae alors que ses camarades ont eu besoin d’en envoyer qu’une dizaine. Elle a pu obtenir des entretiens d’embauches seulement lorsqu’il n’y avait pas de photos sur son CV. « Les personnes grosses sont considérées comme moins intelligentes que les autres, les préjugés sur l’incompétence des personnes en surpoids les rendent plus vulnérables au chômage », dénonce-t-elle.

 

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