Damien Margueritat: «Dans nos cours d’eau, les polluants viennent des routes et des pistes de ski»

En avril 2022, la classe de 6ème B du Collège du Verney de Sallanches a rencontré le naturaliste Damien Margueritat dans le cadre du thème de la résidence «L’eau à Sallanches, source de vie et de richesse?»

Damien Margueritat est un naturaliste qui veut le bien-être des espèces végétales et animales qui vivent dans la région. Il est venu dans notre classe de 6ème B nous présenter son métier avec passion et conviction. Il nous a expliqué ses projets et a répondu à nos questions sur l’eau à Sallanches. Dans la salle, un grand soleil illuminait les visages souriants des élèves, qui ont été très attentifs aux explications de Damien Margueritat.

Quelle est la situation de l’eau à Sallanches?
Damien Margueritat: Dans presque n’importe quelle région de France, je dirais que l’eau disponible est en train de diminuer, mais il se trouve qu’ici, à Sallanches, on a une proximité avec les glaciers qui, à cause du réchauffement climatique, fondent d’une manière extrême, et il se trouve aussi donc que le niveau de nos rivières a tendance à augmenter. Pour l’instant, dans notre région, le niveau de l’eau ne baisse pas beaucoup parce qu’il est alimenté et compensé par la fonte des glaciers.

Les cours d’eau sont-ils propres ou pollués?
On a récemment étudié un cours d’eau de Sallanches. On y a trouvé des insectes qui vivent dans des eaux propres. On peut donc qualifier de propre ce ruisseau, malgré le fait qu’il est traversé par une route. Par contre, au fur et a mesure que les cours d’eau quittent Sallanches, ils rencontrent pas mal de sources de pollution : les routes départementales et l’autoroute. Les voitures et surtout les camions relâchent plein de matières polluantes, comme le caoutchouc qui vient des pneus, mais aussi du carburant dans le sol et dans l’atmosphère qui, avec les pluies, retombe dans les cours d’eaux. Il y a quand même des systèmes qui sont conçus pour récupérer ces polluants, mais on n’est pas du tout à 100% de réussite. Ce qui fait que, plus on approche du fond de la vallée du Rhône, plus on va avoir une tendance à accumuler des polluants dans les cours d’eau.

Avec l’essence et le caoutchouc, quels sont les autres polluants des rivières?
En hiver, le sel qu’on met sur les routes se retrouve aussi bien dans les cours d’eau que dans les nappes phréatiques. Et là aussi, le système de récupération n’est pas efficace à 100%. Il y a aussi les eaux usées, donc sales, qu’on rejette. Dans la centrale d’épuration, on arrive jamais à 100% de réussite. Mais il y a une autre source de pollution à laquelle on ne fait pas suffisamment attention, ce sont les produits pour farter les skis, comme le fart carboné, mais surtout le fart fluoré, un polluant extrêmement nocif pour l’environnement, dont l’interdiction totale dans les compétitions devrait entrer bientôt en vigueur, mais il pourra continuer à être utilisé au niveau amateur. Ce sont des sources de pollution assez spécifiques à notre région, où les pistes de ski sont très fréquentées.

Introduction rédigée par Tasnime. Propos recueillis par Widade
Collaboration : Maria et Maelia (retranscription audio); Edgar (opérateur audio),
élèves de la classe 6ème B du Collège du Verney de Sallanches

Le naturaliste Damien Margueritat. Photo © Liv / Classe 6ème B du Collège du Verney de Sallanches / Avril 2022

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