La Ferme des 4 Saisons ne connait pas la crise

Mardi 12 janvier, Yohan, Lucas, Enzo, élèves de 4èmeC du collège Samivel de Bonneville, ont rencontré Edith Chevalier, du GAEC de Vorzier. Lors de la crise sanitaire mondiale, son activité s’est poursuivie sans interruption, afin de nourrir la population : elle nous raconte son métier en première ligne.

Masque rouge siglé « élevé à la tomme de Savoie », hautes chaussures de marche, Edith Chevalier arrive au collège Samivel de Bonneville. En pleine crise sanitaire, nous n’avons pas pu nous déplacer jusqu’aux locaux du GAEC de Vorzier -Groupement Agricole d’Exploitation en Commun -où travaille l’agricultrice. C’est donc dans le CDI -Centre de documentation et d’information – du collège que nous la rencontrons.

Depuis une vingtaine d’années, Edith travaille au GAEC et vend ses produits sur les marchés et au magasin de la Ferme des 4 Saisons qui regroupe une vingtaine de producteurs indépendants. La Ferme est connue pour son « self » : les gens peuvent venir cueillir fruits et légumes sur place, directement sur les arbres fruitiers. Depuis le début de la crise, Edith est en première ligne.

A l’annonce du confinement, elle raconte avoir eu 15 jours d’angoisses partagés avec tous les producteurs de lait et de fromage, 15 jours où ils ne savaient pas comment ça allait se passer pour toutes les personnes qui travaillent chez eux et pour leurs troupeaux. « On a un troupeau de vaches on ne peut pas les empêcher de faire du lait. »

Elle fut vite rassurée car dès la première semaine les clients se sont rués dans le magasin, ce qui a compensé la fermeture des marchés. Le site de la vente en ligne, qui existait déjà avant le confinement, a connu un succès grandissant. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas besoin d’entrer dans le magasin, pour le respect des gestes barrières. Grâce a ce nouveau mode de consommation, le GAEC de Vorzier a vendu tout ce qu’il produisait et a développé sa production pour répondre à la demande. Pour Edith Chevalier, les citoyens se sont montrés très solidaires de la profession de producteurs.
« On s’est posé des questions pour savoir si ça allait durer. C’était surprenant, incroyable, inattendu »

Qu’est-ce qui a changé avec la crise sanitaire ?

Pour la Ferme des 4 Saisons, rien n’ a vraiment changé puisque le magasin est resté ouvert. Par contre, suite à la fermeture des marchés, des formes de vente spontanées se sont créées, comme des producteurs qui co-organisent des ventes commune sur un même lieu. Un producteur de fromage accueille par exemple sur son lieu de vente un producteur de fruits et légumes. « Parfois, ces pratiques se poursuivent dans le temps, » explique Edith.

Un deuxième enseignement, selon Edith : « Nous avons profité du calme. Soudainement, il y avait moins de nuisances sonores. Moins de voitures et de trafic aérien. Nous nous sommes rendus compte de la présence de la pollution lorsqu’elle a disparu. En 10-15 jours, le ciel est redevenu transparent. » La pollution, tout le monde la subit. Parallèlement, de plus en plus de gens font attention à leur alimentation et privilégient les circuits courts. Mais «  manger bien pour manger dans un nuage, je ne vois pas l’intérêt. »

« Le premier confinement nous a aussi ouvert les yeux, comme toutes les personnes qui l’ont subi, sur l’intérêt et le plaisir de profiter de sa propre maison et de son chez soi. Le confinement est l’occasion de faire une pause. Chacun peut se poser les questions sur son métier et la façon dont il le pratique. »

Edith Chevalier dans l’espace de biodiversité du collège Samivel de Bonneville
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