Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, Bobi Réemploi lutte contre le gaspillage des matériaux sur les chantiers.
« Chaque année, on a à peu près 185 millions de tonnes de déchets pour les travaux publics et environ 40 millions de déchets dans le bâtiment », lance d’emblée Sophie Lambert. En France, le BTP émet le plus gros tonnage de déchets selon les chiffres de 2014 de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Pour lutter contre le gaspillage, cette entrepreneuse de 27 ans a créé Bobi Réemploi. Son entreprise remet dans le circuit des matériaux en bon état ou des surplus de stocks présent sur les chantier de bâtiments qui doivent être détruits ou réhabilités aux normes d’aujourd’hui.
Ses clients sont des particuliers, des professionnels ou des promoteurs immobiliers qui veulent être plus écolos, donc ils remettent en vente ou achètent du matériel d’occasion pour les réutiliser au lieu de les jeter. Ingénieure de formation, Sophie Lambert a d’abord travaillé comme conductrice de travaux à Lyon. «J’ai souvent mis des matériaux neufs ou en très bon état à la benne parce que nous n’avions pas le temps de nous en occuper », regrette-t-elle. « Aujourd’hui, on réutilise des matériaux comme des revêtements de sols, des portes, des luminaires mais aussi des charpentes en bois ou en métal ou des tuiles », détaille Sophie Lambert.
Les travaux publics sont de gros producteurs de déchets et c’est pour cela qu’elle a créé cette entreprise. « Le nom vient d’un livre de Jean Giono dont le personnage principal s’appelle Bobi, raconte-t-elle. C’est un acrobate qui arrive dans un village d’agriculteurs où chacun travaillait dans son coin et il fait le lien entre tous les habitants. L’objectif de Bobi est de ré-employer et cela permet de créer du lien entre tous les acteurs du bâtiment ». Bobi Réemploi est une des rares entreprises de recyclage basées à Lyon. « Nos bureaux sont à Lyon mais on travaille sur toute la région Auvergne-Rhône-Alpes », rajoute-t-elle.
En 2020, cette jeune entreprise a subi la crise sanitaire, en pleine pandémie de Covid-19. «Le deuxième confinement, ça allait car je continuais à travailler. Mais lors du premier confinement, on ne pouvait pas du tout vendre de matériaux. A cause de l’épidémie, un chantier où on devait remplacer des fenêtres a été annulé par exemple », se remémore la jeune entrepreneuse.
Mais les résultats sont déjà là pour Sophie Lambert : « Pour l’instant, nous avons recyclé 35 tonnes de déchets en huit mois !».
Lilian, Anselme et Clément, en classe de 5e.
Légende photo: chantier sur lequel intervient Bobi Réemploi. ©DR
