Fermée, la source Victoire témoigne d’un passé illustre

L’eau de cette source, située sur la droite de la rivière Doire Baltée, a été commercialisée en bouteille de 1894 à 1974.


En l’an 1687, la duchesse régente Marie Jeanne Baptiste de Savoie, veuve de Charles Emmanuel II, le duc de Savoie, envoya à Courmayeur ses plus habiles médecins et chimistes pour analyser une source d’eaux minérales, dont les habitants du lieu avaient toujours connu les caractéristiques. «Tous les médecins qui ont fait les essais et tous ceux qui en ont bu assurent que c’est un trésor qu’on ne peut assez cultiver, qu’elles sont merveilleuses pour une infinité de maladies», écrivit-elle. Elle travailla donc à mettre les eaux à la portée du grand public et recommanda la réparation des chemins et la préparation des logements nécessaires aux buveurs.

La source Victoire à Dolonne, bouchée par une paroi en laiton. Photo © Adam / 18 février 2020


La source fut appelée «La Victoire». Elle est située sur la droite de la rivière Doire Baltée, dans le hameau de Dolonne, à Courmayeur. En 1780, une cabane fut construite, puis à l’occasion du séjour du prince de Carignan, Charles-Albert de Savoie, une nouvelle construction fut ajoutée à la construction originaire. à partir de 1894, les efforts se concentrent sur la commercialisation en bouteille de l’eau de cette source jusqu’en 1974.
En passant par le pont qui traverse le bruyant torrent de Youla, cinq élèves de la classe 2A de l’école moyenne de Courmayeur se sont rendus voir ce qui reste de la fameuse source. Il fait froid en cet après-midi de février et le chemin est recouvert d’un tapis de neige. La source se trouve à l’orée d’un bois, et les arbres, qui filtrent la lumière, sont blancs de neige. On entend parfois le chant des oiseaux.
Les élèves, heureux de cette promenade, remontent pour quelques dizaines de mètres le sentier et ils découvrent abasourdis ce qui reste de la fameuse source de «La Victoire»: une galerie d’un mètre et demi de haut, en ciment gris, devenu fragile avec le temps, et fermée par une paroi de laiton attachée avec des fils de fer. Ils montent sur le toit arrondi et recouvert de mousse humide et ils remarquent que l’endroit est habité par des écureuils et des petits animaux sauvages. Dans l’air frais et parfumé de bois, les bruits du village arrivent très feutrés.

Edoardo Pennard a vécu à l’époque où la source Victoria était ouverte.
Photo © Tommaso 2B / 18 février 2020


Les élèves ont du mal à reconnaître l’image de l’ancien établissement qu’il y avait à l’époque, comme le décrit le guide Edoardo Pennard, un ancien habitant du lieu: «La cabane était toute décorée par des fleurs très colorées et parfumée. Il y avait une fontaine en calcaire, avec des becs et on prenait un verre pour boire l’eau.» Il raconte aussi que «à côté de l’ancienne cabane construite en 1780, il y avait une maison, où l’eau était mise en bouteille».
La fontaine en calcaire qui a donné à boire à des milliers de personnes se trouve aujourd’hui devant la maison de la famille Gex: elle a été sauvée de la destruction, en lui donnant une nouvelle vie en tant que pot de fleurs. Elle était en argile, en forme de coupe, avec des becs, d’où l’eau sortait lentement. Dommage elle soit l’unique témoignage d’un illustre passé!

JOËLLE Classe 2A
Institution scolaire Valdigne Mont-Blanc Courmayeur

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