Gita Sadèghian, de l’Iran à Bonneville

Portrait rédigé par Samantha, Alysson et Inès

Gita Sadèghian, 41 ans, est médecin généraliste en diabétologie au CHAL, le Centre Hospitalier Alpes-Léman, à Contamine-sur-Arve. En France depuis 5 mois, elle a emménagé à Bonneville il y a deux semaines. Trois élèves de la classe de 4ème C l’ont rencontrée. Gita leur parle de son pays d’origine, des différences culturelles entre la France et l’Iran. Et de la liberté qu’elle a trouvé en France, qui n’existait pas en Iran.

« Pour moi, en Iran, peut-être c’est mieux parce que j’y suis encore très attaché, mais pour mes enfants, c’est mieux la France. »

Gita Sadéghian n’a pas pu nous recevoir chez elle, comme nous l’avions espéré. Dans son appartement du centre-ville de Bonneville, dans lequel elle a emménagée avec sa famille il y a à peine deux semaines, elle n’a pas encore déballé tous ses cartons de déménagement. Nous l’avons donc invité au collège Samivel, dans une petite pièce attenante à la salle de professeurs. Gita Sadèghian porte une parure de pierres turquoise, « pirouzeh » en iranien, parle avec un accent oriental et s’excuse de ne pas trouver ses mots.  Gita Sadèghian nous a semblé être une femme très sympathique, coquette et très proche de sa famille. Elle est née en Iran à Hamedan, et y a vécu pendant plusieurs années. Il y a quelque mois, elle et sa famille ont décidé de s’installer en France à Bonneville pour plusieurs raisons : son époux a trouvé un emploi en tant que médecin urgentiste au CHAL, et surtout les conditions scolaires sont moins strictes en France. Cela fait à présent dix ans que Gita Sadèghian exerce le métier de médecin généraliste, qu’elle pratiquait déjà avant son arrivée en France, tout comme son mari. Gita a toujours voulu faire ce métier car son père est diabétique.

Malgré son arrivée en France, il y a environ cinq mois, elle parle très bien le français et l’anglais. Gita a remarqué qu’il y avait beaucoup de différences entre Bonneville et les villes où elle a vécu en Iran, Hamedan et Téhéran. Par exemple, elle trouve que Bonneville est plus calme mais qu’en Iran. « A Téhéran, il y a 18 millions d’habitants, donc beaucoup de voitures, de trafic, de pollution aussi. Ici, il fait beau, il y a beaucoup de montagnes, il y a beaucoup de choses que je découvre et que j’aime bien. Par contre, en Iran, nous avons beaucoup d’évènements culturels, comme le cinéma ou le théâtre. Ici, c’est un peu moins le cas, ou en tout cas je n’ai pas encore tout découvert. »

Selon Gita, les gens en Iran sont plus affectueux entre eux. Chaque jour, Gita parle plusieurs fois avec ses parents, par téléphone. « C’est difficile pour moi d’être loin de mes parents. Pour mes enfants, ici c’est mieux, par exemple pour l’éducation, qui est très bien en France. En Iran, les élèves étudient la moitié du temps sur des livres religieux. Ce n’est pas bien. La religion prend beaucoup de place en Iran. Et puis il y a beaucoup de compétitions entre les élèves. Il y a des examens pour séparer les élèves selon leur intelligence, ensuite ils sont triés entre « ordinaires », « faibles » ou « intelligents »… et ce depuis la primaire jusqu’à l’université. Ici, c’est vraiment mieux. Les maîtres ici sont très bien. »

En France, il y aurait plus de liberté qu’en Iran. Là-bas, les lois sont plus strictes qu’en France. Les femmes ne peuvent pas faire de sport, sortir sans le hijab, porter des vêtements courts ou même promener des chiens en laisse car les chiens sont considérés comme des êtres sales. De plus, les filles de l’âge des collégiennes du collège Samivel ne peuvent pas sortir dans la rue les cheveux libres, sans porter le hijab.

« Normalement, vous avez le droit de dire votre opinion, mais beaucoup d’hommes et de femmes sont envoyés en prison pour avoir donné leur opinion sur la religion en Iran. La situation de la liberté d’expression est de plus en plus négative, et pas seulement pour les femmes. Pour tout le monde, c’est difficile. »

Gita nous confie qu’elle aime beaucoup Bonneville à cause de la nature, de la montagne, du calme. « J’aime bien ma vie ici » conclut Gita.

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