Mathilde Lupo, exactement là où on ne l’attend pas

Un portrait rédigé par Walid, Edvin et Edi

Mathilde Lupo, 28 ans, est une femme aux multiples facettes. Professeur d’allemand au collège Samivel, elle pratique la moto, le hockey sur glace, la danse… Toujours en quête de nouveaux défis, elle a récemment participé au 4L Trophy. Nous l’avons rencontrée au collège.

« On m’a souvent mis dans des cases, dans lesquelles je n’avais pas envie de rester. Quand j’étais petite, j’étais la bonne élève qui fait toujours bien ses devoirs et qui est toujours bonne à l’école. J’avais envie de prouver que je n’étais pas que ça. »

Mathilde Lupo, souriante et déterminée, nous confie que son envie de briser les idées reçues à son sujet est en partie lié à son enfance. Seule fille dans une école à côté de Chambéry, en Savoie, elle pratique des sports dits « de garçons ». Devenue adulte, la jeune professeur d’allemand aime bien allier à sa personnalité et à ses activités une partie féminine, une partie masculine, une partie aventurière. « Ca me permet de me sentir épanouie et d’être une femme complète ». Pratiquer ces loisirs différents est aussi une façon de prouver qu’on ne peut pas la cantonner à un seul rôle. « J’essaye de trouver dans chaque activité des choses qui se complètent pour faire la personne que je suis. »

Perçue, enfant, comme une « première de la classe », Mathilde Lupo est une véritable aventurière.

L’hiver dernier, Mathilde s’est lancée dans l’aventure du 4L Trophy : une course d’orientation en voiture dans le désert marocain, réservée aux jeunes de 18 à 28 ans.

Il y a quatre ans, lors d’un trajet en covoiturage, Mathilde rencontre Maureen qui lui raconte ses vacances au Maroc et ses compétions de karting avec son père. Mathilde partageant les mêmes intérêts, elles deviennent amies et l’idée de participer au 4L Trophy en tant que coéquipières pendant deux semaines lors de l’édition du printemps 2019 s’installent dans leur esprit. En plus d’un raid, le but de ce rallye est aussi humanitaire puisqu’il permet de distribuer des fournitures scolaires dans les zones rurales du sud marocain.

« Nous avons dû faire face à des clichés »

« Cette année, sur les 1100 voitures inscrites au départ, il n’y avait même pas 200 voitures de filles, regrette Mathilde. Avant le départ, cela n’a pas été pas facile car nous avons dû faire face à des clichésCertaines personnes nous ont assuré que nous ne réussirions pas à nous servir de notre boussole, et que nous ne saurions pas retrouver notre chemin ».

Pourtant Mathilde se souvient d’une étape en plein milieu du désert. « Il n’y avait rien autour de nous, tout était plat. Pas un arbre, pas un rocher pour nous aider à nous repérer. » Dans le road-book confié à chaque binôme participant, il est indiqué de suivre le cap 190° pendant 14 kilomètres jusqu’à un arbre solitaire. Mathilde et sa coéquipière roulent donc à la recherche de cet arbre isolé en s’orientant uniquement à l’aide de leur boussole et choisissent d’aller tout droit. Toutes les autres voitures partent pourtant dans des directions opposées. Moment de doute. Vérification du road-book et de la boussole. Elles décident de se faire confiance et foncent en gardant toujours leur cap. Finalement, elles sont les premières à trouver ce fameux arbre solitaire. Les autres voitures avaient fait des détours. Mathilde et sa coéquipière ne manquent pas d’aller donner un coup de main à certaines voitures qui s’étaient enlisées dans le sable.

Cette étape est l’occasion pour Mathilde de prouver que c’est important de se faire confiance car « même si nous étions seules à garder le cap et que les participants partaient sur des chemins opposés, nous avons quand même réussi à trouver notre chemin ».

Au total, les deux jeunes femmes ont parcouru 6000 kilomètres en partant de Biarritz, en France, en passant par l’Espagne pour enfin arriver au Maroc dans le désert.

Dans sa vie de femme à Bonneville, Mathilde essaye de garder en tête ce qu’elle apprend lors de ses aventures. « J’aimerais changer l’attitude des hommes envers les femmes. Les regards insistants, les commentaires inappropriés dans la rue, ça doit cesser. »

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