L’ancien four de la saxe, trait d’union du village

Le 20 février 2020, les élèves des deux classes de deuxième du collège de Courmayeur se sont rendus à la Saxe, pour visiter un édifice d’antan, inconnu pour la plupart d’entre eux: la Maison commune. Lidia Berthod, Teresa Mochet et Mario Zambotto font partie des gens qui cherchent à faire vivre les lieux.

Mario Zambotto fait partie des gens qui font vivre la Maison commune de La Saxe.
Photo © Tommaso 2B / 20 février 2020

La «propriété commune» était une institution courante dans le passé. Les forêts et les alpages appartenaient souvent à des consortiums, regroupant les gens d’un ou de plusieurs villages. Le four, le moulin, la laiterie et l’école du village étaient gérés dans une Maison commune par les ayants droit, qui devaient suivre des règlements très stricts.
L’intérêt de cet édifice de La Saxe est que tous les services à la communauté sont regroupés dans le même bâtiment. On y arrive en traversant les étroites ruelles du village. Là-bas, les élèves ont rencontré Lidia Berthod et Teresa Mochet, deux habitantes de La Saxe, Maria Luisa Wuiller, dite Igia, et Mario Zambotto, un habitant d’Entrèves qui, dans son temps libre, aide à faire le pain dans l’ancien four. Des gens qui cherchent à faire vivre ce lieu, pour ne pas perdre définitivement les vieilles traditions.
«Pour faire marcher le four, il fallait beaucoup de main d’œuvre», dit Mario Zambotto. Il ajoute: «C’est une maison très importante parce qu’elle maintient les traditions du village.» Lidia Berthod et Teresa Mochet déclarent: «Nous faisons des efforts pour maintenir les souvenirs de nos ancêtres et pour garder dans nos cœurs l’histoire de notre village

Lidia Berthod et Teresa Mochet, habitantes du village et mémoire historique de la Maison commune de La Saxe. Photo © Adam 2A / 20 février 2020

Deux portes en bois, qui révèlent les traces du temps, enferment à peine le four. Une fois qu’on les a dépassées, le visiteurs sont enveloppés par une forte odeur de braise, et on peut presque sentir aussi celle du pain. «Le four était allumé une fois par an, le quatre décembre, et il était éteint le vingt-trois décembre. Toutes les familles qui avaient payé pour les services en commun en pouvaient profiter à tour de rôle pendant dix-neuf jours. Durant ce temps, le four restait constamment allumé», explique Mario Zambotto.

L’ancien four de la Maison commune de La Saxe. Photo © Gaia 2B / 20 février 2020


Le moulin était un autre service important de l’ex-«maison commune». Il a subi un lent et progressif abandon: il est inutilisable parce qu’il a été démonté. Maria Luisa Wuiller, dite Igia, se souvient que «dans le passé, la télé n’existait pas, et les soirs d’hiver on allait chez les voisins pour bavarder, on appelait ces rencontres “la veilla”».

Igia Wuiller, l’une des trois «gardiennes» de la Maison commune. Photo © Adam 2A / 20 février 2020


Lidia Berthod et Teresa Mochet espèrent que les vieilles traditions ne seront pas oubliées. Pour Mme Mochet, «on vivait mieux dans le passé, sans avoir tout ce qu’on a aujourd’hui, et on était plus heureux et unis comme société». L’intention de ces gardiennes des anciennes traditions est de demander de l’argent à l’Europe pour transformer le bâtiment en musée.

MATILDE Classe 2A
Institution scolaire Valdigne Mont-Blanc Courmayeur

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