Leilani Delannoy, 43 ans, professeur d’anglais au collège de Bonneville, a déménagé de Miami, États-Unis, vers la France en juillet dernier. Elle évoque les différences de la vie des femmes entre Miami et la France.
Article rédigé par Eric, Mohamed-Amine et Rayan
Leilani Delannoy est venue habiter en France pour des raisons d’allergie alimentaires de son fils. Elle trouve la nourriture plus saine et les médicaments bien moins chers en France par rapport au États-Unis. C’est ce qui l’a poussée à venir ici.
Du haut de sa petite taille, aux yeux marrons et aux cheveux lisses et noirs, avec son accent américain, elle dresse la liste des différences entre son pays et le nôtre : à Miami, la joie de vivre serait plus visible. « Par exemple, quand on arrive au travail, pour se dire bonjour, on se fait un « hug », un câlin, entre collègues, » raconte la jeune professeur d’anglais.
Depuis que Leilani habite en France, elle a remarqué beaucoup de petites différences avec son pays. « A Miami, c’est plus joyeux qu’en France, déjà les tenues vestimentaires sont différentes. Il faut s’imaginer qu’il fait en moyenne 40°C, les gens s’habillent de façon plus cool, plus détendue et l’énergie des gens est plus forte là-bas. Les français sont plus réservés. »
Dans son métier de professeur, aussi : « Les élèves à Miami perturbent moins le cours, ils travaillent et apprennent davantage en parlant avec le professeur. Nous avons l’habitude de travailler toute la classe ensemble. Je suis habituée à une classe très silencieuse. Je pose des questions et les élèves répondent. Ce qui me choque le plus, c’est la façon dont les élèves français travaillent. Je me suis rendu compte qu’ils sont plus habitués à utiliser la classe pour recevoir une leçon. Il faut lire, il faut mémoriser et ensuite il y a un contrôle à la fin. Aux Etats-Unis, on attend plus de participation orale en cours. » Si un élève bavarde trop avec ses amis, il est directement sanctionné et doit rendre des comptes d’une manière ou d’une autre. « Parfois on prévient les prof d’EPS qui font faire des tours de stade ou des séries de pompes aux élèves perturbateurs. »
À Miami, Leilani était professeur de « fine arts », où elle enseignait la danse, le théâtre et la littérature. « Ce sont des classes qui nous aident à montrer aux élèves comment il faut se présenter devant les gens, parler, faire un dialogue. » N’ayant pas trouvé cette matière en France, elle décide de donner des cours d’anglais.
Les autres choses que Leilani trouve compliquées, c’est l’utilisation de la langue. « Une langue véhicule une façon de penser, une façon d’être, on devient quelqu’un dans chaque langue que l’on parle. »
En France, nous serions plus réservés. C’est une autre façon de vivre qu’aux États-Unis dont les habitants sont plus démonstratifs. Là-bas, les gens se font des hugs, ils sont très tactiles. « C’est comme ça, c’est la culture, il y a la présence de la culture cubaine et caribéenne, avec beaucoup d’énergie. »
Malgré cette culture latino, Leilani explique qu’en tant que femme, elle fait toujours attention à ses arrières. « On est tellement habituées, en tant que femme, de regarder autour de nous, que parfois les gens ici me disent de me calmer. Je suis habituée à être en hyper vigilance. »
Si Leilani avait une baguette magique, elle aimerait pouvoir trouver ses petites choses qu’elle avait à Miami. « Par exemple, le yucca, c’est comme une pomme de terre, une racine, que je n’ai jamais retrouvé ici. Ou les bananes platanos, que je cuisine souvent là-bas. J’aimerais aussi me sentir plus à l’aise, parler plus fort, ce que je faisais là-bas. »