Depuis le 22 mars 2020, le centre de soins Martel de Janville a ouvert une unité COVID. Cette unité accueille des personnes en phase de rééducation après avoir contracté le virus. Mardi 12 janvier 2021, Léa et Noé, de la classe de 4ème C du collège Samivel de Bonneville, ont rencontré Vanessa Maxenti et Laurine Martial, cadres de santé en première ligne pendant la crise de COVID19.
« La troisième vague est là. C’est évident. Nous avons rouvert notre unité COVID la première semaine de janvier. Lors de la première vague, nous avons connu beaucoup de difficultés d’organisation, de crainte au niveau du manque de matériel. Et de stress. Ce n’est pas parce qu’on est soignant qu’on n’a pas peur de la maladie. La troisième vague sera encore différente des deux autres, mais nous évoluons encore un peu dans l’inconnu. ». Avec l’ensemble du personnel de l’établissement, Vanessa Maxenti se prépare à affronter des semaines difficiles.
Le centre de soins Martel de Janville a dû ouvrir une unité COVID au milieu du mois de mars pour accueillir les patients en rééducation. « Pendant le premier confinement, les centres hospitaliers et cliniques nous ont envoyé des patients COVID positifs. À ce moment-là, la période d’isolement était de 21 jours. Les hôpitaux ne pouvaient pas garder les patients dans les services de médecine pendant cette longue période et devaient donc trouver des structures d’accueil pour ces personnes en rééducation. » Au moment où nous rencontrons le personnel, 10 lits COVID sont occupés.
« Notre spécialité, c’est la rééducation »
Ouvert aux majeurs, le centre de soins Martel de Janville comporte plusieurs métiers liés à la rééducation : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, neuropsychologues, assistantes sociales, orthophonistes, médecins, infirmières et aides soignantes.
Le centre compte 115 lits. En mars, 26 lits ont été réservés pour l’Unité COVID. « Nous avons reçu des patients venant de toute la Haute-Savoie, poursuit Vanessa. »
Comment l’unité COVID a-t-elle été créée ?
Le CSMJ a créé un espace clos et isolé géographiquement du reste du bâtiment. Ils ont dû modifier le sens de circulation dans la structure. Un ascenseur a même été réservé spécialement pour l’unité COVID. « À aucun moment un patient COVID arrivant au CSMJ ne rencontrera les patients résidents. » L’unité COVID fonctionne de manière totalement autonome.
Dans le centre de rééducation, le personnel soignant était sur le front lorsque les patients sont sortis de réanimation. Il fallait accueillir des cas lourds, dont la dépendance était à la fois physique et morale. À la question de savoir si les équipes étaient obligées de répondre présentes aux sollicitations des hôpitaux et des cliniques, la réponse est claire : « Nous nous devons d’être présents. L’accueil des patients, c’est 24h/24, 7j/7 et 365j/an. On ne peut pas faire autrement que de continuer l’activité. »
Au total, 72 patients ont fréquenté le CSMJ depuis mars, avec une moyenne d’âge d’environ 70 ans. « Nous étions très fatigués par la première vague. Vraiment épuisés », raconte Vanessa. Pour certains patients, c’était un choc de voir les soignants vêtus comme des cosmonautes, habillés d’une surblouse, de lunettes, de charlottes et de masques. « C’était assez anxiogène, » résume Vanessa. La seconde vague a été plus dure, non pas au niveau de l’organisation mais au niveau du personnel. Beaucoup de soignants ont été touchés par la maladie.
Au CSMJ, les patients COVID sont soignés et accompagnés pour des atteintes neurologiques et des douleurs diffuses. La remise en état est générale. « Ils ressentent une fatigue en permanence. Certains doivent réapprendre à marcher, à se laver, à s’habiller, à manger. La rééducation est globale. »