L’héritage des «anciens» de la montagne

Deux figures mythiques de Courmayeur, le guide alpin Luciano Maregliati et le moniteur de ski Michiardi Maggiorino, racontent leur expérience et leur passion du Mont-Blanc.


Nous avons rencontré Luciano Maregliati, surnommé ‘Lucianone’ pour sa grande taille, le 21 mars dernier. Guide alpin, moniteur de ski et écrivain, né à Courmayeur en 1947, il a été, pendant plusieurs années, responsable du Musée alpin Duca degli Abruzzi. Son amour pour Courmayeur l’a amené à rechercher des témoignages historiques, photos, cartes postales et anciens documents qu’il a diffusés à travers ses livres.
Luciano Maregliati fait partie de la Compagnie des Guides Alpins de Courmayeur, une association fondée en 1850, la deuxième dans le monde par sa création, après celle de Chamonix. Les guides de Courmayeur organisent des excursions et des escalades dans les montagnes voisines, ils organisent aussi des cours d’escalade sur rochers et sur glace et, pendant l’hiver, des activités de ski de randonnée, notamment dans la Vallée Blanche et sur la Toula.
Le guide nous a reçus au Musée Alpin Duca degli Abruzzi, siège de la Compagnie des guides, situé au centre de Courmayeur, où sont sauvegardés les témoignages, les objets et les photos illustrant les activités des guides à partir des premières expéditions extra-européennes jusqu’à nos jours, pour préserver le savoir-faire des guides accumulé pendant toutes ces années.

Luciano Maregliati, guide alpin de haute montagne.
© Francesca / Courmayeur / 22 mars 2019


Luciano Maregliati nous explique pourquoi il a décidé d’être guide alpin. Quand il était jeune, raconte-t-il, il n’y avait pas beaucoup de choix: «À cette époque, on pouvait seulement travailler comme ouvrier, dans des entreprises de constructions, ou pour la compagnie des remontées mécaniques, ou encore comme moniteur de ski ou guide alpin.» Passionné de montagne, il a alors choisi d’être guide et moniteur de ski. Il a surtout escaladé le Mont-Blanc. «Quand je suis arrivé au sommet, j’étais très déçu, raconte-t-il, parce qu’en regardant depuis la hauteur de 481O mètres, toutes les choses en bas semblaient tellement petites!»

«MONTE BIANCO 360°»

En faisant son travail, Maregliati a parfois risqué sa vie. Il raconte qu’un jour «en descendant du Col de l’Innommée, entre l’Aiguille Croux et l’Aiguille Innommée, pour faire le vaniteux, je suis descendu tête baissée, mais la neige sous mes pieds a cédé et j’ai glissé. Heureusement j’ai planté ma pioche et j’ai évité la catastrophe grâce à mon sang-froid. Mais quand je suis descendu avec mes clients et que j’ai posé mon sac à dos, un autre guide a dû me tenir parce que je tremblais comme une feuille». Il rappelle que, pendant ses excursions, personne n’a été blessé: «C’est la médaille la plus grande que je porte», affirme-t-il.

Michiardi Maggiorino, moniteur de ski.
© Francesca / Courmayeur / 22 mars 2019


Maggiorino Michiardi est, lui, venu nous rendre visite à l’école. Il est moniteur de ski depuis 1965 et aussi guide alpin. Très passionné de la nature, de la faune et de la flore, il ne rate jamais une occasion de prendre de superbes photos, comme on peut le voir dans son livre intitulé Monte Bianco 360°.
Michiardi Maggiorino fait partie de l’École de ski du Mont-Blanc, présente à Courmayeur depuis presque 80 ans! Dans son école, les moniteurs qui enseignent le ski et les autres sports de glisse connaissent les dangers de la montagne et ils maîtrisent les règles de sécurité. Ils apprennent à leurs élèves les mouvements fondamentaux, corrigent les fautes et choisissent les pistes selon le niveau d’apprentissage. Bref, on y apprend la technique mais aussi le respect, la passion et l’amour pour la montagne.
La passion pour le ski de Michiardi Maggiorino est née en regardant les champions de l’équipe nationale italienne qui s’entraînaient devant sa maison. Devenu moniteur et guide, il a skié dans les pistes du Mont-Blanc avec beaucoup de clients étrangers, mais aussi avec beaucoup d’Italiens, avec lesquels il affirmé avoir fait toutes les pistes et les hors-pistes de la Vallée d’Aoste.
Durant ces années, il a observé que le nombre de clients a augmenté, «parce que les équipements pour skier et l’organisation des pistes se sont beaucoup améliorés». Grâce à ça, «apprendre à skier, aujourd’hui est plus simple».

NICOLE
Institution scolaire Valdigne Mont-Blanc Courmayeur


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