Lyon, utopie urbaine : La jeun’ESS aux manettes

Économie, Social, et Solidaire. Trois termes qui s’opposent ? Pas si sûr. Bienvenue à Lyon, dans une nouvelle ère où les générations d’aujourd’hui et de demain réconcilient ensemble l’économie et le social. Explications.

Changer le monde, ça commence au coin de sa  rue ! © Marie-Charlotte Paillette

Un concept réunissant le social, la solidarité et l’économie, une utopie ? Plus maintenant !  Il existe aujourd’hui des initiatives où tout le monde coopère et agit ensemble, pour améliorer notre société. Une idée pas si récente, mais qui depuis quelques années connait une notoriété croissante. Son but ? Faire de l’argent d’abord un moyen, et non une fin. Et depuis quelques années, cette idée séduisante s’allie à des secteurs de plus en plus nombreux et divers.

Artisans, banquiers, assureurs, professeurs, ingénieurs, sportifs… Chacun y trouve sa place, et travaille ensemble. Ça s’appelle l’ESS, et c’est peut-être la solution pour un avenir meilleur, un avenir où faire passer l’humain avant le capital, ne serait plus une utopie.

Croire en un futur social et solidaire, ensemble !

L’économie sociale et solidaire, un terme qui s’impose dans l’actualité. Mais au fait, quel est le principe ? A vrai dire, l’ESS, est un concept variablement connu chez les jeunes, et par tous en général. Pourtant, sans en avoir conscience, on adhère presque tous aux principes portés par l’ESS et l’utilisons quotidiennement. En étant client d’une mutuelle, en participant à une association… Concrètement, les associations, les coopératives ou encore les mutuelles et les fondations sont toutes des structures de l’ESS.  Sans compter toutes les sociétés commerciales à vocation sociale, sociétale ou environnementale.

Toutes ces structures partagent des valeurs communes, les grands principes de l’ESS : un but économique remplacé par l’intérêt général ou collectif ; une gouvernance par la démocratie (un individu – une voix) ; une lucrativité limitée à une échelle de salaires et à une répartition équitable des bénéfices ; et enfin des activités non délocalisables, pour une approche territoriale.

Antoine Limouzin est chargé de mission auprès des Adjoints au Maire de Lyon. Nous l’avons rencontré afin de discuter de la place de l’économie sociale et solidaire à Lyon.

 

Le quartier de la Croix-Rousse : vitrine de l’économie sociale et solidaire à Lyon

En 2015 ouvre la première épicerie de déstockage dans le centre Lyonnais : La Fourmi.

Située sur les pentes de la Croix-Rousse, cette boutique offre une seconde vie aux articles non vendus des grandes surfaces. Le but de l’épicerie : offrir un mode de consommation plus respectueux de l’environnement. Dans les rayons : produits passés de date mais comestibles, invendus de stocks ou bien même restes de commerces qui ont mis la clef sous la porte… Tous exemples de leur devise : réutiliser plutôt que jeter.

Schéma de l’économie sociale et solidaire ©Héloïse Charon

Combinant à la fois l’aspect social et environnemental, elle propose également des prix plus attractifs, pour les étudiants, personnes en difficulté économique mais aussi pour vous, citoyen de tous les jours. De plus, cette épicerie est souvent tenue à tour de rôle durant la semaine par des étudiants, leur apportant à la fois un petit salaire et le moyen d’agir pour une économie plus sociale, et solidaire.

Apprendre l’économie sociale et solidaire : une matière à part entière

Parce que l’économie sociale et solidaire, c’est un futur qui s’apprend et qu’elle a impérativement besoin d’eux, il est désormais possible pour les jeunes d’étudier l’ESS. D’année en année, le cursus universitaire s’impose et ne désemplit pas. Depuis dix ans, le nombre d’universités adoptant ce concept dans leurs programmes ne cesse de croître. Et Lyon n’est pas en reste ! Récemment, c’est l’Université Lumière Lyon II qui a permis à des étudiants en quête de sens, d’étudier l’ESS jusqu’au niveau Master 2. Mais les possibilités sont multiples, et les étudiants peuvent aussi choisir d’étudier l’ESS dans une école associative. Sup’Ecolidaire, à Lyon 9, s’accorde avec ces principes et s’annonce comme l’école d’une transition écologique, solidaire et citoyenne.

Une attractivité qui s’explique aussi par le dynamisme dont fait preuve ce secteur : aujourd’hui l’ESS représente 9,5% des entreprises, soit plus de 220 000 établissements et 10,3% de l’emploi salarié en France. Avec un renouvellement de 27% d’actifs partant à la retraite d’ici à 2020, se sont plus de 600 000 postes qui seront à pourvoir dont 18% de postes de cadres, nous apprend l’Onisep.

Le projet d’une utopie à Sup’Ecolidaire              © Marie-Charlotte Paillette

Mais cette économie sera-t-elle viable à grande échelle ? Par sensibilité idéologique, altruisme, volonté d’une société plus vivable… Les jeunes d’aujourd’hui sont peut-être les piliers de demain, ceux dont l’ESS a besoin afin d’avoir une chance d’être viable, de créer de nouvelles entreprises sociales innovantes, faire face aux départs à la retraite, renouveler les instances de gouvernance pour être porteurs d’une société plus solidaire. Ils sont en quête de sens et ont l’ambition de changer le monde, car plus qu’une mode “…C’est une nécessité »,  lance Jolet, étudiante à Sup’Ecolidaire.

Pin Emilie, Via Lucy, Leone Marie, Paillette Marie-Charlotte, Charon Héloïse.