Pour un air pur

Coll’Air Pur, un collectif  de citoyens, se bat contre la pollution de l’air dans la vallée de l’Arve.

La vallée de l’Arve est sous surveillance à cause de différentes sources de pollution émanant des sites industriels, du trafic routier ou encore du chauffage au bois.

En 2018, à Passy, s’est créé le collectif Coll’Air Pur, composé de plusieurs habitants de Passy et de la vallée de l’Arve. Ils s’inquiètent du cocktail de pollutions qu’ils soupçonnent de causer de nombreuses maladies comme l’asthme, des problèmes cardiaques ou des cancers.

« Dans notre collectif, nous avons des gens malades de la pollution ou qui sont partis à cause de la pollution. C’est pour ça qu’on se bat », raconte Muriel Auprince, une des cofondatrices.

Depuis 2018, le collectif a fait effectuer des analyses de l’air et de la terre par des laboratoires indépendants. « Nous avons retrouvé des molécules toxiques et des métaux lourds, alerte Muriel Auprince. Plus on se rapprochait des sources industriels, plus les résultats étaient mauvais ». Ces lanceurs d’alerte ont également analysé les cheveux d’enfants de la vallée et découvert la présence de métaux lourds, selon un article du journal Le Temps.

Ecoutez Dr Mallory Guyon et Muriel Auprince, les porte-paroles du collectif:

« On a eu des problèmes de dioxine, de métaux lourds. Il y avait du plomb dans nos premiers prélèvements. On s’est beaucoup inquiété car on sait que les métaux lourds restent à vie dans les organes du corps humains, s’alarme la médecin du collectif Dr Mallory Guyon. Une partie provient des poussières dans l’air ».

Parmi leurs revendications, le collectif réclame que l’incinérateur soit décalé, davantage de transports en commun et des pistes cyclables. Le Coll’Air Pur plaide aussi pour une développer le fret et réduire ainsi le passage des milliers de camions dans cette zone frontalière.

« Ici, on est dans un fond de vallée. Sans vent, la pollution reste et les polluants s’accumulent », souffle-t-elle.

Ces militants sensibilisent aussi les habitants à l’importance de ne plus chauffer au bois pour éviter un autre type de pollution.

Pour savoir ce qu’en pense la mairie de Passy, nous avons ensuite interrogé Christèle Rebet, première adjointe et présidente du syndicat de traitement des ordures ménagères des vallées du Mont-Blanc depuis 2020.

« On pointe du doigt l’incinérateur mais il faut savoir qu’avant, les déchets étaient enfouis et on a des zones polluées à cause de cet enfouissement. Les gens ont oublié cela », rappelle l’élue.

Elle explique que des mesures sont faites tous les jours près de l’incinérateur et qu’il y a des contrôles des autorités, de la DREAL notamment. Mais ces normes ne rassurent pas les membres de Coll’Air Pur. « On peut-être exposé à de faibles doses et cela peut avoir un impact sur la santé à long terme, estime de son côté Dr Mallory Guyon.

Selon Christèle Rebet, la pollution ne s’arrête pas aux frontières de Passy. « Les études prouvent qu’on n’est pas plus pollués qu’à Paris, Lyon ou Grenoble. On pointe du doigt Passy car on a un capteur ici, mais cela concerne 41 communes sur notre zone, regroupées dans le Plan de Protection de l’atmosphère », tempère-t-elle.

Ecoutez Christèle Rebet:

La première adjointe de Passy insiste également sur les actions menées.

« On a demandé aux entreprises de faire des efforts, de produire moins de particules et de mettre des filtres. On a des actions aussi au sein du Plan de protection de l’atmosphère sur la réduction des déchets », détaille-t-elle. « On a une commission Développement durable pour améliorer la qualité de l’air ».

Interview en visioconférence avec Christèle Rebet, mars 2021. Crédit : Giovanni, Pierre et Ilhan

Le collectif Air Pur espèrent que les autorités vont faire des analyses poussées pour en savoir plus sur la pollution de l’air et l’impact sur la santé des habitants dans la vallée de l’Arve. C’est donc une affaire à suivre.

Un sujet de Giovanni, Pierre et Ilhan, en classe de 4e au collège Assomption Mont-Blanc de Saint-Gervais-les-Bains.

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