Texte et photo de Fatma, Louka, Nassim et Albin.
En tant qu’élèves de 4eE au collège Samivel de Bonneville, nous sommes allés le mardi 2 mars à Cluses, au collège Geneviève Anthonioz De Gaulle pour interviewer Yasine Boulanouar. C’est un élève de 14 ans qui vient de Rosolini, une ville de 22 000 habitants située dans la province de Syracuse, au sud de la Sicile, en Italie. Il nous raconte son parcours.
Arrivé en France en octobre 2020, Yasine commence l’apprentissage du français un mois plus tard. Il parle un bon français teinté d’un accent italien, alors que cela fait seulement cinq mois environ qu’il est arrivé. Il faut dire qu’il suit des cours de FLE (Français langue étrangère) à raison de 12 heures par semaine. Nous avons aussi appris qu’il parlait quatre autres langues : l’arabe, un dialecte marocain, l’italien et le sicilien. Il est gentil et à l’aise avec nous.
Les raisons du départ
Mais pourquoi Yasine est-il venu en France ? Le père de Yasine travaillait en Italie à Bergame, Rome, Milan et malheureusement a perdu son métier à cause du Covid19, lors du premier confinement.
Il prend l’avion pour aller en France et s’installe à La Roche-sur-Foron. Il y trouve du travail dans son domaine : il est chauffeur routier dans le transport de marchandises.
Sa famille s’installe en France. Avec sa mère et sa sœur de 8 ans, aujourd’hui scolarisée à l’école élémentaire de Scionzier, ils prennent le bateau de Palerme à Gênes. Le trajet dure 5 ou 6 heures, puis ils rejoignent le père de Yasine. Ses parents et ses grands-parents sont originaires du Maroc. Ils sont partis de Casablanca pour s’installer en Sicile en 2004.
Deux pays proches mais où l’éducation n’est pas la même
Il a été très bien accepté par les élèves du collège. Quand il est arrivé, c’était un peu difficile : « je me sentais seul, sans mes amis, j’étais timide mais quand j’ai fait la rencontre de mes camarades, ça c’est bien passé. » Yasine regrette cependant d’être parti loin de son club de foot et de ses amis italiens.
Yasine raconte que dans le collège d’où il vient, en Italie, ceux qui immigrent n’ont pas de cours particuliers pour apprendre la langue et les autres élèves ne viennent pas forcément vers eux. De plus, certains élèves subissent du racisme ou entretiennent des relations toxiques avec les élèves. « C’est pour cela que je préfère l’école en France, même si certaines matières sont difficiles, comme les maths, le français, la physique chimie, car je ne comprends pas tout ce que les profs me disent. »
Pour lui, l’école sert à trouver du travail plus tard. Après le collège, il aimerait aller au lycée professionnel pour se spécialiser en mécanique : plus tard il aimerait réparer les voitures électriques.