L’avenir en bio

 

Pastel réalisé par Julie André, 2nde 15

Les consommateurs se tournent de plus en plus vers une alimentation bio. Et le marché du bio ne cesse de croître. Enquête auprès de commerçants à Bron.

 

 

« Un magasin de notre chaîne ouvre tous les six mois environ », estime Ingrid Juge, vendeuse à la Vie Claire de Bron depuis 4 ans. Les produits biologiques ont longtemps été vendus dans de petits magasins, mais ce temps est, semble-t-il, révolu. La demande est croissante comme il est possible de le constater dans une enquête publiée par l’Agence bio avec le soutien du CSA : la demande en produits bio a augmenté de 10 % chaque année depuis 2012 et de 15 % à partir de 2016.  Pour Ingrid Juge, « on devrait tous consommer bio dans les farines, huiles, fruits et légumes les plus importants. Financièrement, ce n’est peut être pas ouvert à tout le monde mais c’est la seule solution avec l’agriculture écologiquement intensive pour répondre aux besoins des générations futures sans compromettre l’environnement». Acheter et consommer bio, c’est aussi vouloir davantage respecter l’environnement. Les magasins bio vendent uniquement des fruits et légumes de saison et favorisent les transports les moins polluants. De plus, les produits en vrac sont très prisés par les acheteurs bio car ils peuvent choisir la quantité souhaitée, il y a moins d’emballages c’est donc bénéfique pour l’environnement.

Pour en savoir plus, nous nous sommes renseignés auprès d’une agence spécialisée en ligne A PRO BIO, dans le magasin bio de La Vie Claire à Bron et enfin à Naturhouse qui appartient au réseau national dédié à la diététique pour savoir ce qui amènent de plus en plus de personnes à se tourner vers les produits biologiques.

En 2016, la valeur des achats de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique a été estimée à 7,147 milliards d’euros contre 1, 564 milliards en 2005, selon l’Agence  Française pour le développement et la Promotion de l’agriculture biologique.  Et la région Auvergne Rhône-Alpes fait partie des quatre régions de France où se trouvent le plus de productions d’agriculture biologiques.

 

Evolution du chiffre d’affaires bio par circuit de distribution de 1999 à 2016

Source: Agence BIO/AND-i 2017

 

Se tourner ver l’agriculture biologique relève autant d’une démarche individuelle que collective. Les consommateurs interrogés estiment que « manger bio, c’est bon pour la santé ». Cela s’accompagne souvent d’une réflexion sur la manière de cuisiner et de se nourrir.  Ils consomment donc moins de sel, de graisse et de sucre. D’ailleurs, La diététicienne de Naturhouse contactée conseille l’ alimentation bio pour les régimes.

Des consommateurs occidentaux

Le bio se développe essentiellement dans les pays riches et développés comme en Europe et États-Unis qui sont les leaders mondiaux, comme le révèle une enquête menée par l’agence A pro bio. Consommer bio est conseillé pour tous, en particulier les personnes « fragiles » et notamment les personnes âgées ou allergiques et les enfants. Les clients de La Vie Claire sont des personnes âgées , des familles et des personnes allergiques au gluten, lait ou œuf ou des végétariens. Les clients apprécient la proximité géographique de ce magasin comme en témoigne une consommatrice régulière : « Je consomme bio depuis 1 an depuis l’ouverture de la Vie Claire qui m’est pratique car j’habite juste à côté. » Ils en aiment aussi la diversité des produits. Et une fois accepté le fait que Dame Nature ne produit pas des fruits et légumes bien calibrés, qu’ils ont parfois des taches ou des bosses,  on découvre que ces derniers ont tout autant si ce n’est plus de goût que ceux issus d’une agriculture « classique ».

Un panier plus cher

Cultiver des produits bio implique un cahier des charges très précis : il est absolument interdit d’employer de produits chimiques qui accélèrent la production ou qui détruisent les maladies et les parasites… Cela implique donc de nombreuses opérations manuelles, par exemple le désherbage, qui nécessitent un nombre de personnes plus élevé et augmentent les coûts de production. Si la qualité est meilleure,  la production est plus lente et plus onéreuse pour l’agriculteur et donc, pour le consommateur.

De plus, il ne faut pas oublier qu’il y « bio » et « bio » car les normes agricoles biologiques sont différentes dans chaque pays. Dans son documentaire, « zéro phyto 100 % bio», Guillaume Bodin  met en garde contre un bio non équitable et ne respectant pas les prix qui permettent aux agriculteurs de vivre décemment. Reste à savoir si ce type d’agriculture, bio et éthique, sera un jour plus accessible aux consommateurs du monde entier.